mardi 29 novembre 2011

La fièvre du samedi soir !!

Avant billet : je continue à rattraper mon retard. Pas facile. En plus petit moral ce soir, je sens que mes cheveux ne vont pas tarder à se faire... la malle.
Bien, sur ce, tout ce que je vais commencer à vous raconter aujourd’hui (mardi 29 novembre) s’est en fait passé samedi 26 novembre…


Suite à mon escapade de la veille je ne me démonte pas. Sentant toujours un peu plus de force avec moi, ma fille étant au cirque avec l’une de mes amies et mon chéri chez des amis chez lesquels j’ai préféré ne pas me rendre le temps que les antibiotiques agissent nettement sur mon visage « ingrat »… je quitte une nouvelle fois le canapé, destination Etincelle (vous vous souvenez l’association sympa qui aide les femmes comme moi), avec deux buts : primo, marcher un peu ; deusio me faire un peu chouchouter. Car si j’ai davantage d’énergie, j’ai comme un petit contrecoup au moral.
A l’association on me réconforte un peu. La première chimio tout ça… On me donne deux trois rendez-vous « bien être » : diététique, esthétique, sophrologie, réflexothérapie… Je me sens enfin un peu chouchoutée, et en plus je remplie mon agenda agréablement…

A gla-gla..

Sur le chemin du retour la nuit commence déjà à tomber. 10 minutes de marche et je me sens un poil fatiguée. Je décide de faire une halte dans un bistrot rétro que j’aime bien sur la place de la Mairie. Je m’écarte un peu des autres pour éviter les microbes et commande un chocolat chaud pour prendre un peu de forces.
J’observe la salle. Tout le monde à l'air détendu et surtout, personne n’a gardé son manteau sur les épaules. Moi si ! Et en plus j’ai froid. Je frisonne…
Le chocolat arrive, je le trouve très mauvais.  Mais il surement très bon, c’est moi qui souffre déjà d’une modification du goût (effets secondaires, encore).
Je repars. Je remarche. J’arrive chez moi. Je frissonne toujours… Il est 17h30.
Je prends ma température. Verdict : 38.4. MERDE !



Le protocole

En ce qui concerne mon traitement, ma fièvre ne doit jamais dépasser 38.3. C’est dans le protocole, surtout quand on est dans la phase dite d'aplasie, ce qui est mon cas !! J’appelle donc le médecin de garde de Curie qui me dit très clairement : « Il faut absolument que vous fassiez rapidement une prise de sang. Donc vous allez aux urgences d’un hôpital près de chez vous » (Il n’y a pas de service d’urgence à Curie).
Mon chéri rentre. Nous partons pour l’hosto…MERDE.

Les urgences sans le Dr House…

Arrivée 18h. Personne à l’accueil. On sait déjà qu’il va falloir se montrer patients. Enfin je suis repérée, enregistrée, prise au sérieux. On me met même vite à l’écart, dans une pièce à part, avec un masque sur le nez pour ne pas attraper plus de microbes…
Ensuite il faut attendre. Attendre pour la prise de sang, attendre pour qu’un médecin m’ausculte, attendre pour la radio des poumons, attendre pour les résultats… Attendre. Mais attendre combien de temps… ?? Ca personne peut le dire. Tout ce que je sais c’est qu’en fonction des résultats je risque de passer quelques jours, sans doute en chambre stérile, à l’hosto. Moi pas vouloir…
Donc on attend. Longtemps.
Je suis bien sur inquiète pour ma fille. Mon amie et son compagnon, adorables nous proposent tout de suite de la garder pour la nuit, sans l’inquiéter. Je suis rassurée de ce côté là, mais triste aussi. Très triste. Ce soir là, la tristesse me revient d’ailleurs comme un boomerang. C’est quoi cette put… de maladie où l’on sait jamais à quelles sauces on va être dévorée…
De plus en plus de monde aux urgences. Normal, c’est samedi soir sur la terre !
22h. Sûr, ca ne va pas aller en s’arrangeant. Vers 22h30 une infirmière vient enfin me faire une prise de sang. Un médecin m’examine. Puis l’attente à nouveau. On nous dit qu’on en saura plus dans une heure.
Des amis tentent de me joindre. Plus de batterie sur mon téléphone évidemment. Je reste à moitié allongée sur une table d’examen. Mon chéri commence lui à tourner en rond. C’est long.
Minuit, personne. 1h, personne. Ah si, on me fait faire une radio des poumons, z'avaient pas eu le temps encore…
Bref, 3h personne. 3h30 enfin un médecin, indiquant qu’il n’y a rien d’alarmant... Globules blancs bas mais suffisant pour ressortir. Et si possible ressortir vite pour ne pas attraper de microbes dans ce lieu public. Le comble ! C’est le docteur qui le dit. Mais personne ne m’a ôté la perf, toujours dans mon bras.
Mon chéri fait les 100 pas dans le couloir pour tenter de trouver une infirmière disponible et nous libérer…Nous attendons encore près d’1 heure.
4h du matin. Enfin libres ! Nous repartons. Epuisés. En plus on a même pas croisé le Dr House. MERDE !



Sur l’ordonnance je dois quand même prendre des antibiotiques (encore) et moi devoir retourner à Curie, voir être hospitalisée lundi si jamais la fièvre ne baisse pas. Des nouvelles quand même un peu anxiogènes...

Et puis plein de questions surgissent en nous comme à chaque fois que l’on quitte les urgences. Pourquoi c’est si compliqué ? Pourquoi on manque autant d’équipes soignantes ? Pourquoi on oriente tout le monde au même endroit alors que les degrés d’urgences n’ont rien à voir les uns avec les autres ? Pourquoi il n’y a pas dans les grandes villes un ou plusieurs laboratoires pour faire des prises de sang 24h, sur 24h ? Autant de questions bêtes, car nous connaissons tous en partie les réponses, mais, tout de même… Quelle pagaille !!   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire