mercredi 30 novembre 2011

Enfant malade !!

Bon j’ai rattrapé mon retard. Maintenant, retour à a vie…en direct ! Enfin juste avec un léger différé pour les coupes. C’est pas loft Story non plus…

Ce matin, je me lève du bon pied !! Et pour cause, la veille, j’ai reçu un joli petit colis de Lily… Et dedans, pour faire suite à la question « Mais d’où vient l’expression avoir le moral dans les chaussettes » dans un précédant billet, dedans je trouve çà : trop mimi.


Mes premières chaussettes à pompons …

Malheureusement le réveil se gâte vite. Ma fille qui n’était pas trop trop bien la veille ne l'est encore moins ce matin... Mal au ventre, fièvre, etc.. Bref, SOS médecins, bref gastro. Zut alors, elle fait comme sa maman !!

Bon trois petits tours à la pharmacie où ne m’avait jamais autant vue en quelques semaines.
- Bonjour, mais c’est que vous avez l’air très en forme aujourd’hui !!Montrez-moi cette ordonnance. C’est pour vous ? »
- Non ! Surprise !! C’est pour ma fille !! 
- Mince alors y'a pas de répit chez vous !!
- Pas beaucoup en effet...
Moi qui me sentais prête à lever l’ancre pour débarquer un peu plus loin dans le quartier et faire quelques emplettes, me voilà à nouveau vissée à la maison. Avec une double mission : soigner mon petit cœur d’amour et ne pas attraper sa gastro…

Avant, car il y un "Avant" désormais, j’aurais été ravie de pouponner ma fille, de la rassurer, d’avoir du temps avec elle, voire même de louper une journée de travail pour elle. Là je me sens plus vulnérable. Plus triste à l’idée qu’elle puisse être « fragile » un jour où je le serai moi aussi. C'est quand même le rôle des parents d’être les plus forts non !??
Pas facile tout ça pour une maman. Non pas facile de concilier vie de famille et cancer ; de devoir s’occuper de soi plus que jamais tout en continuant à s’occuper le mieux possibles de ses enfants. 

Mais comment font les autres !? C’est souvent la question que l’on se pose dans les situations extrêmes hein !!?? : « MAIS COMMENT FONT LES AUTRES !!??» Surement ni mieux, ni moins bien. Ils font comme ils peuvent. Encore une chose que je dois apprendre à mieux connaître : mes limites. Mes nouvelles limites. Des limites qui me pousseront peut-être aussi vers d’autres horizons… Mais j’avance tout doucement. Je rame, un peu, beaucoup. Avant j’étais sur la terre, il suffisait de marcher. Maintenant c’est comme si j’étais toujours dans l’eau, et je n’ai pas toujours envie de nager. Vous comprenez ?


Au bord de l’eau…

Les jeunes tout de même....

Enfin ma fille va vite guérir, dans trois jours elle sera sur pied. Il le faut. Samedi c'est son anniversaire et les petits copains de l’école viennent souffler les bougies à la maison. 8 ans !
Pour eux, les enfants, c’est encore NO LIMIT !! La vie est grande et la route et longue. Non, non ça n’est pas une Raffarinade. N’allez pas m’accuser de plagiat en plus !
Bonne nuit et à demain !

PS : Récemment, j’ai reçu de cartes amusantes de Madame P. Je vous les réserve pour bientôt !!
PSS : Merci A.O ! Le petit Marcel Bordeau est vraiment top :-)))))

mardi 29 novembre 2011

La fièvre du samedi soir !!

Avant billet : je continue à rattraper mon retard. Pas facile. En plus petit moral ce soir, je sens que mes cheveux ne vont pas tarder à se faire... la malle.
Bien, sur ce, tout ce que je vais commencer à vous raconter aujourd’hui (mardi 29 novembre) s’est en fait passé samedi 26 novembre…


Suite à mon escapade de la veille je ne me démonte pas. Sentant toujours un peu plus de force avec moi, ma fille étant au cirque avec l’une de mes amies et mon chéri chez des amis chez lesquels j’ai préféré ne pas me rendre le temps que les antibiotiques agissent nettement sur mon visage « ingrat »… je quitte une nouvelle fois le canapé, destination Etincelle (vous vous souvenez l’association sympa qui aide les femmes comme moi), avec deux buts : primo, marcher un peu ; deusio me faire un peu chouchouter. Car si j’ai davantage d’énergie, j’ai comme un petit contrecoup au moral.
A l’association on me réconforte un peu. La première chimio tout ça… On me donne deux trois rendez-vous « bien être » : diététique, esthétique, sophrologie, réflexothérapie… Je me sens enfin un peu chouchoutée, et en plus je remplie mon agenda agréablement…

A gla-gla..

Sur le chemin du retour la nuit commence déjà à tomber. 10 minutes de marche et je me sens un poil fatiguée. Je décide de faire une halte dans un bistrot rétro que j’aime bien sur la place de la Mairie. Je m’écarte un peu des autres pour éviter les microbes et commande un chocolat chaud pour prendre un peu de forces.
J’observe la salle. Tout le monde à l'air détendu et surtout, personne n’a gardé son manteau sur les épaules. Moi si ! Et en plus j’ai froid. Je frisonne…
Le chocolat arrive, je le trouve très mauvais.  Mais il surement très bon, c’est moi qui souffre déjà d’une modification du goût (effets secondaires, encore).
Je repars. Je remarche. J’arrive chez moi. Je frissonne toujours… Il est 17h30.
Je prends ma température. Verdict : 38.4. MERDE !



Le protocole

En ce qui concerne mon traitement, ma fièvre ne doit jamais dépasser 38.3. C’est dans le protocole, surtout quand on est dans la phase dite d'aplasie, ce qui est mon cas !! J’appelle donc le médecin de garde de Curie qui me dit très clairement : « Il faut absolument que vous fassiez rapidement une prise de sang. Donc vous allez aux urgences d’un hôpital près de chez vous » (Il n’y a pas de service d’urgence à Curie).
Mon chéri rentre. Nous partons pour l’hosto…MERDE.

Les urgences sans le Dr House…

Arrivée 18h. Personne à l’accueil. On sait déjà qu’il va falloir se montrer patients. Enfin je suis repérée, enregistrée, prise au sérieux. On me met même vite à l’écart, dans une pièce à part, avec un masque sur le nez pour ne pas attraper plus de microbes…
Ensuite il faut attendre. Attendre pour la prise de sang, attendre pour qu’un médecin m’ausculte, attendre pour la radio des poumons, attendre pour les résultats… Attendre. Mais attendre combien de temps… ?? Ca personne peut le dire. Tout ce que je sais c’est qu’en fonction des résultats je risque de passer quelques jours, sans doute en chambre stérile, à l’hosto. Moi pas vouloir…
Donc on attend. Longtemps.
Je suis bien sur inquiète pour ma fille. Mon amie et son compagnon, adorables nous proposent tout de suite de la garder pour la nuit, sans l’inquiéter. Je suis rassurée de ce côté là, mais triste aussi. Très triste. Ce soir là, la tristesse me revient d’ailleurs comme un boomerang. C’est quoi cette put… de maladie où l’on sait jamais à quelles sauces on va être dévorée…
De plus en plus de monde aux urgences. Normal, c’est samedi soir sur la terre !
22h. Sûr, ca ne va pas aller en s’arrangeant. Vers 22h30 une infirmière vient enfin me faire une prise de sang. Un médecin m’examine. Puis l’attente à nouveau. On nous dit qu’on en saura plus dans une heure.
Des amis tentent de me joindre. Plus de batterie sur mon téléphone évidemment. Je reste à moitié allongée sur une table d’examen. Mon chéri commence lui à tourner en rond. C’est long.
Minuit, personne. 1h, personne. Ah si, on me fait faire une radio des poumons, z'avaient pas eu le temps encore…
Bref, 3h personne. 3h30 enfin un médecin, indiquant qu’il n’y a rien d’alarmant... Globules blancs bas mais suffisant pour ressortir. Et si possible ressortir vite pour ne pas attraper de microbes dans ce lieu public. Le comble ! C’est le docteur qui le dit. Mais personne ne m’a ôté la perf, toujours dans mon bras.
Mon chéri fait les 100 pas dans le couloir pour tenter de trouver une infirmière disponible et nous libérer…Nous attendons encore près d’1 heure.
4h du matin. Enfin libres ! Nous repartons. Epuisés. En plus on a même pas croisé le Dr House. MERDE !



Sur l’ordonnance je dois quand même prendre des antibiotiques (encore) et moi devoir retourner à Curie, voir être hospitalisée lundi si jamais la fièvre ne baisse pas. Des nouvelles quand même un peu anxiogènes...

Et puis plein de questions surgissent en nous comme à chaque fois que l’on quitte les urgences. Pourquoi c’est si compliqué ? Pourquoi on manque autant d’équipes soignantes ? Pourquoi on oriente tout le monde au même endroit alors que les degrés d’urgences n’ont rien à voir les uns avec les autres ? Pourquoi il n’y a pas dans les grandes villes un ou plusieurs laboratoires pour faire des prises de sang 24h, sur 24h ? Autant de questions bêtes, car nous connaissons tous en partie les réponses, mais, tout de même… Quelle pagaille !!   

lundi 28 novembre 2011

L’escapade

Avant billet : J’ai pris beaucoup de retard sur ce que je souhaite vous confier. Il y a évidemment quelques raisons à cela. Je rattraperai. En attendant, tout ce que je vais vous raconter aujourd’hui  s’est en fait passé le vendredi 25 novembre.

Aujourd’hui, je me sens un tout petit mieux. Moins mal par-ci, moins mal par là, mois de fatigue surtout… Bref moins de moins, et surtout, plus d’énergie !!
Alors… Alors ? Alors, j’ai osé l’escapade ! Si ! J’ai chaussé mes bottines, mis mon jeans préféré (qui en plus me va comme un gant car depuis un mois j’ai perdu 4 kilos…). Plus ce serait trop, mais la c’est parfait. J’ai choisi un joli pull à col roulé (c’est l’hiver à Issy-les-Moulineaux). J’ai aussi pris mon écharpe, mes gants, mon bonnet, et me suis évadée de mon canapé !! A moi l’aventure au coin la rue. A moi les petits pas dans le quartier, À moi l’achat de la baguette et le « comment allez-vous ? » de la boulangère, à moi le lèche-vitrine. Et tant pis si le ciel est gris. Je trouve tout joli.



Déception…

Il y a un truc que je ne vous ai pas dit. C’est que, parmi les effets secondaires, j’ai eu droit à une très forte (mais vraiment très forte) poussée d’acné, sur le visage, le cou et le décolleté… J'ai donc vraiment une très salle gueule. Mais pas le genre de tête comme quand vous voyez un héro de cinéma marqué par son aventure, le visage buriné, creusé, plein de boue ou bien les lèvres desséchées avec du sable collé sur les paupières parce qu’il a traversé le désert..., ce qui en plus lui donne un charme particulier. Non, moi, j'ai juste une très salle gueule…  Une tête horrible. Hiroshimesque. Encore la faute à la chimiothérapie.

Pour dédramatiser, mon chéri qui ne manque jamais d’humour dit que j’ai rajeunit de plusieurs années, m’appelle sa petite ado, et prend la voix d’un garçon de 13 ans en pleine mue pour me parler… !!! Ce qui fait beaucoup rire ma fille.

Mais revenons à ma petite escapade... Il est 15h,  je passe devant une petite boutique que j’aime bien où j’ai ai déjà acheté deux paires de boucles d’oreilles, mais on y trouve aussi de jolis foulards, des sacs, et des…bonnets !!
En vitrine l’un d’entre eux, une casquette un peu rigolote, attire mon attention. Mon côté « nana » ressort. J’ai envie de voir ça de plus près, d’en voir d’autres aussi, surtout que je ne vais pas non plus tarder à perdre mes cheveux…
Dilling… Je passe la porte. Aussitôt la vendeuse me regarde l’air effarée. La cliente qui, Elle, essaie des foulards me lance un regard glacial.
Je ne me laisse pas abattre, je me dirige vers les articles qui m’intéressent, sans rien toucher, "plaisir des yeux" comme disent les Marocains, mais je comprends très vite que je ne suis pas la bienvenue …
Je pense alors à ma salle tronche et rassure la vendeuse : « ne vous inquiétez pas je regarde mais je n’essais rien… » Je suis suffisamment bien élevée pour me conduire correctement tout de même. La commerçante, semble apaisée mais garde un oeil sur moi. Sait-on jamais. J’ai donc bien l’air d’une pestiférée…
Alors triste, énervée aussi, tout de go je balance : « Bon ça va,  ne me regardez pas comme ça, je suis en chimiothérapie, cancer du sein, j’ai fait un grosse réaction cutanée, désolée...j’avais juste envie de voir vos casquettes qui ont l’air sympa… » 
Stupéfaite, voilà qu'elle devient plus compatissante : « Ah je comprends ! Deux de mes amies sont passées par là, je sais ce que c'est vous savez ! Vous vouliez donc voir les bonnets ? J'ai des polaires ou des casquettes qui couvrent bien la tête. Une nouvelle collection. Bien sur je peux vous les faire voir et vous les essayerez la prochaine fois… »
L’escapade rêvée s’est donc révélée une bien triste aventure…Oserais-je encore sortir dans la rue avec cette tête là ?

Consolation…

De retour à la maison, M.L, une amie m’appelle et me propose de venir me rendre visite vers 16h30. Bonne surprise, j’accepte.
C’est avec elle, il y a quelques années de cela maintenant que j’ai découvert le Portugal. Là-bas, ses parents ont restauré une adorable maison de village avec un vieux puits en pierre au milieu de jardin. Située à une vingtaine de kilomètres de Lisbonne, j’ai passé là, avec mon amie et sa famille, une quinzaine de jours formidable. Bref.
Elle sonne, entre, accroche son blouson au porte-manteau et sort de derrière son dos une jolie boite, rectangulaire, couleur crème. Un boite qui ressemble à celles qui emballent les sublimes macarons de chez Ladurée…Mais sur celle-ci, on peut lire : « Comme à Lisbonne ».
Cadeau !

Vraiment trop bon… 

J’ouvre alors la boite précautionneusement, et je découvre, sur deux rangées, des Pasteis de Nata… miam, miam, miam…
Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des petits flans à la crème, une spécialité de Lisbonne.
Je mets l’eau à chauffer pour le thé. Le four aussi, car les flancs doivent passer une minute à forte chaleur avant d'être dégustés. Et c'est un goûter de rêve.
M.L m'offre aussi « La vie est belle » en DVD avec James Stewart, une valeur sûre pour chasser les mauvaises ondes et les mauvaises pensées…
Quelle délicatesse ! Me voilà moins triste, moins en colère, tout ça... Et, secrètement je pense qu’il y a des moments sacrés à partager dans ses période post-chimio.  C'est l'amitié. 

Le soir nous dinons chez Tango2Alpha. Un autre bon moment. La vie est parfois belle :-)))

PS : je vous rassure, pour les boutons, je suis sous antibios et ça va déjà beaucoup mieux !!

PSS: Une bonne adresse à Paris pour les petits flancs portugais...

jeudi 24 novembre 2011

La Grande Aventure de Tango2Alpha…

Je connais Tango2Alpha depuis bien 7 ans maintenant... C’est un très bon ami de l’une mes très bonnes amies. Raison pour laquelle nous nous croisions assez régulièrement, avec plaisir et intérêt à la discussion, à l’occasion de toutes sortes de fêtes : anniversaires, crémaillères, mariages, premiers barbecues de l’été, etc..

La première fois que je l’ai rencontré, je savais par notre amie commune que Tango2Alpha, un homme de même pas 40 ans, souffrait d’un cancer. Mais nous n’en parlions pas. Ni avec lui, ni avec sa compagne. S’il était là, présent, c’était d’abord et surement pour se changer les idées…
Aux dernières nouvelles (jour de l’an 2010) on m'avait juste assurée qu’il était depuis un bon moment en meilleure voie, en rémission.

Tout récemment, quand Tango2Alpha (un passionné d’aéronautique vous l’aurez deviné), a su que j’étais à mon tour atteinte d’un cancer, il s’est fendu d’un long et très beau mail pour m’encourager, me soutenir, me partager son « Aventure » comme il l'appelle. 
Pour moi, c'était très inattendu ! Les hommes sont souvent si pudiques, si silencieux, sur ce qui les touchent profondément. 
J’ai trouvé son témoignage fort, poignant.
Je lui ai alors demandé si je pouvais le faire partager à d’autres. Il a dit : « Oui ». Il m’a même, dans l’esprit du blog, adressée deux trois de ses photos.

Voici donc « La Grande Aventure de Tango2Alpha », racontée et illustrée par Tango2Alpha, vaillant pilote de l’air…

Bonne lecture,
CC



Tango2Alpha

Très chère CC,

Quelques lignes, de la lettre A à la lettre Y.  Quand j’étais en eaux profondes. J’espère qu’elles te donneront encore un peu plus de force. Le traitement est un passage obligé mais cela vaut la peine.
Parole!


A comme Aventure :
30 mars 2007 : Ainsi me voilà face au début d’une nouvelle aventure. J’ai fini par l’appeler comme cela. Une aventure.

B comme Bordel :
Putain c’est le Bordel dans ma tête. Pendant que mes cellules subissent une destruction massive, tous mes vieux démons personnels, emprisonnés au fur et à mesure de ma vie passée, ressortent, libres, comme des détenus d’une prison soudain sans gardiens ni clés. Je décide de les laisser en paix. Ils sont trop forts pour l’instant. Je reste concentré sur l’essentiel, dehors, les autres, l’extérieur, la lumière, l’instant et un futur où je reprendrais le dessus. C’est dur.

C comme Chimio :
La chimio est un poison haut dose dont le rôle est de détruire des cellules. Aujourd’hui ce poison arrive à cibler plus de mauvaises que de bonnes. Néanmoins ces bombes chimiques font des dommages collatéraux et mon corps, dans un magnifique, héroïque effort de défense va se bagarrer tout seul, sans Moi, et remplacer les cellules mortes au champ d’honneur par des nouvelles. Je lui pardonne si après les premières batailles, il est extrêmement fatigué. Et des batailles, il y en aura d’autres avant la victoire.

D comme Docteurs :
Ils savent ce qu’ils font. On est obligé de leur faire confiance. J’ai noté tous les effets indésirables pour leur en parler. Si cela ne les inquiète pas, ça ne m’inquiète pas, c’est transitoire. On dit que les cheveux repoussent, plus beaux même. Mon corps est une formidable machine de guerre qui veut que tout revienne comme avant. C’est exactement ce qu’il va faire. Il faut lui laisser le temps.

D comme Dépression :
Liée à la fatigue du traitement et la chimio, les démons et la dépression s’installent. Mais j’ai viré mon psy qu’on m’a attaché et jeté les anti-D qu’il me prescrivait. Ces trucs me défoncent trop, je devenais un zombi. Un bien meilleur traitement : Dormir et sortir.

D comme Diabétique :
Deux mois de corticoïdes haute dose m’on rendu diabétique. Encore un truc à gérer. Heureusement, réversibilité totale peu après l’arrêt.
  
E comme Effets secondaires :
Je ne vais pas faire la liste : Ils sont multiples, désagréables, parfois chia…. Mais ils ne sont pas douloureux. Je n’ai pas mal.  Puis il y a toute une panoplie de médoc pour en atténuer voir supprimer ces putains d’effets. Je vais demander une carte de fidélité à mon pharmacien. La 1ere fois, je lui ai laissé 1000€ de médoc. Merci les 100%.

E comme Embolie :
Le traitement et l’alitement m’ont déclenché une embolie pulmonaire. Une semaine dans ce lit sans pouvoir me lever. Je n’arrive plus à dormir. Une nuit, bravant les médecins, je me lève pour aller pisser. L’infirmière me surprend et menace de m’attacher. MERDE.

F comme Fatigue :
Suis crevé. La fatigue est normale. Elle finira bien par disparaitre…pour revenir, jusqu’à la fin du traitement. L’accepter, pas le choix, et récupérer, indispensable pour tenir physiquement et mentalement.

G comme Guérison :
Je vais guérir. Je suis encore jeune, fort. J’ai toutes les chances de faire partie des gens qui s’en sortent. Je n’ai rien à faire sinon vivre le plus positivement possible cette période.

G comme Globules aussi : Pendant le traitement, les blancs me manquent : Eviter les gens malades ! Pas la peine d’en rajouter. Les rouges me manquent. Je vais me faire transfuser en urgence plusieurs fois. Dont une fois en moto. M’emmerdez pas je fais ce que je veux.

H  comme Hôpital :
J’ai passé 200 jours en chambre stérile, attaché au mur par mon cathéter. J’ai cru que j’allais devenir fou.
Je ne veux pas y retourner. Hélas…J’en prends pour 3 ans de traitements. Fuck.

I comme Infirmières :
Elles sont compétentes, super gentilles, dévouées. Elles ont leur vie aussi mais je ne les remercierai jamais assez de leur vocation. J’ai envie de leur rendre ce qu’elles me donnent.

J comme Joie :
J’ai un cancer mais je ne suis pas un cancer. Je profite de chaque occasion pour me barrer loin. Le rire, il me manque ! Suis-je condamné à ne plus rire ?

K comme kilo :
J’ai perdu 15 kilos. Bonne occasion pour refaire ma garde-robe. Et se faire plaisir avec des bons petits repas. (J’ai une de ces dalles, avec la cortisone, moi).

L comme Lit :
J’aime mon lit. C’est un de mes alliés les plus précieux : Dormir…Quelque heures de paix intérieure laissant le corps tout entier à la régénération.

L comme long :
Je viens de voir le protocole après 4 mois de traitements : Je comprends à sa lecture que j’en prends pour 3 ans. Je suis effondré. Je ne m’en remettrais pas durant tout le traitement.

M comme Marre :
J’en ai marre, vraiment marre.
Allez c’est la preuve que je veux guérir et que je ne lâcherai pas. M aussi comme Mental : 50% de la guérison c’est le mental. Allez. Allez. Allez. Droit dans les yeux, Lymphome je vais t’atomiser !

M comme Musique aussi :
Musicothérapie ! Des airs entrainants hein !

N comme NON.
Je ne suis pas malade. C’est de la connerie tout ca. Ils se sont trompés. Ce n’est pas possible.

O comme OUI.
Je suis en train de l’avoir. Le dernier scan montre 75% de tumeur en moins. C’est énorme. En 25 jours. Lymphome je te massacre.

P comme Physique
J’ai le cœur à 120 continuellement. Même allongé. Il fait le plus long marathon du monde. Faut que tu tiennes, mon cœur.

Q comme Q
Cela ne veut rien dire et ce n’est pas grave. J’ai tous les droits non ?

R comme Rémission :
Passage obligé vers la guérison : La rémission. En mars 2012, 5 ans après le diagnostic, je me considèrerai comme guéri.

S comme sortir
Je veux sortir de l’hôpital. Je veux sortir de Paris. M’en aller, loin. Et quitter ce cauchemar.

T comme travaille
Le plus possible, dès que je peux. Rester actif et ne pas déprimer tout seul à la maison. Ne pas lâcher prise. Tenir. Même si c’est dur. Faut que je m’occupe la tête. Je n’en peux plus.

U comme utile
Cette épreuve me rendra plus fort. Il faut qu’elle me rende plus fort.

V comme Victoire
Rien. Il ne reste plus rien.

W comme Double Victoire
J’ai repris confiance en moi. J’ai le mental de Stallone dans Rocky 3. Je refais du jogging avec cette image en tête.

X-ray :
Irradiation du crâne en préventif. J’ai PEUR. Plus que la chimio. La tête, c’est Moi. Ce n’est plus mon corps qu’on attaque. C’est mon âme. Au secours. J’y chope un acouphène permanent qu’il faudra que je dompte.

Y comme ya t-il quelqu’un ?
Je passe et repasse mon répertoire téléphonique. Non, je n’ai vraiment personne à appeler. Tout le monde vit sa vie, et la mienne ne fait plus partie de la leur depuis bien longtemps maintenant. Il faut que je revienne. Je reviens.

Z. est la dernière lettre mais je n’utiliserai pas.

PS :

Il manque un M.
M comme mystère : Pourquoi moi ? Comment moi ?

Il manque un K comme Khaled, l’interne Syrien, le seul que j’autorisais à me faire les ponctions lombaires. Les autres me rataient. Retourné en Syrie, j’espère qu’il va bien.

Il manque un T.
Comme tour Eiffel, que je voyais de ma fenêtre de l’IGR, et qui veillait sur moi la nuit avec son phare.


mon phare à moi...

Il manque un A comme Andréa. Elle m’a accompagné pendant tout ce temps invivable. Comment a-t-elle fait pour tenir, elle ?

Et plein d’autres lettres qu’il faudra faire vivre autrement.

Epilogue : Je vole à nouveau. J’emmène Andréa à Belle Ile, le lendemain d’avoir récupéré ma licence et un certificat médical sans restriction. Le 27 octobre 2009.


atterrissage à Belle-Ile en Mer...

 Il faut bousculer la chance. Soigne toi bien

Tango2Alpha



mardi 22 novembre 2011

Journée pyjama !

Les soirées «pyjamas » sont à la mode. Les enfants adorent ça… Ils invitent un ou deux amis, préparent leurs menus, dinent, regardent ensemble un petit film et font dodo après avoir fait voler deux trois oreillers. Bref, comme les anniversaires devenus incontournables avec les copains d’école, c’est la fête !!

Pour une Grande comme moi, une journée (pas soirée) « pyjama », après une première cure de chimiothérapie, c’est beaucoup moins rigolo ! Alors oui, même si j’ai promis sur ce blog de ne pas entrer dans des détails trop pénibles, dire que tous les jours post chimio sont faciles serait vous mentir… Or qu’est-ce que mentir ? Je vous pose la question ? Qu’est-ce que mentir ? Hein !? J’attends quelques réponses même si j’en connais certains qui ont déjà quelques avances sur le sujet.

Bref, hier j’étais clouée au lit. Le moral dans les chaussettes (il serait aussi intéressant de savoir d’où vient cette expression … ?) Incapable de rien. A peine d’ouvrir les yeux. Vous n’en saurez pas plus. Tel était mon état. La faute à la chimio.

Aujourd’hui ca va un petit mieux. J’ouvre les yeux et je peux lire mes mails, mes SMS, écouter la radio, regarder des films stupides mais drôles, manger un biscuit, et même espérer aller encore mieux demain…

Comme à la soirée des Césars !

Puisque j’ai eu droit à l’une de mes plus pires journées (physiquement j’entends) après ce premier mois passé depuis l’annonce de cette « très mauvaise nouvelle »….et que je sais maintenant qu’il y en aura d’autres (voilà pourquoi j’en suis aussi à envier parfois ceux qui sont plus en avance que moi sur la route du cancer ; plus proche de la guérison ou de la rémission)… bref, je tiens à faire quelques remerciements. Si, si... Allez CC, au pupitre !!

Euh, alors…
Un immense merci à I. F (ma meilleure amie) dont le soutien quotidien est si précieux, surtout dans les bad days. Mais aussi dans les bons.
Merci aussi à A.G pour ses bons conseils délivrés hier.
Merci à V.L, qui a bien compris l’autre soir où j’en étais dans ma tête de linotte.
Merci à C.F, la plus géniale des psy-amie....
Merci à V.Z qui se démène (entre autre) pour mettre de la couleur dans ma vie jusque sur mes bonnets (!)
Merci à B.H.L (l'autre, mon oncle) qui prend mon pouls régulièrement, me réconforte.
Merci à mes cousins, mes oncles et tantes (Ceux d’Indes, ceux de Sceaux, ceux de Nice, de Normandie, ceux d’Angleterre, Fx…Ceux qui ne sont pas loin et dont j’ai grand besoin)
Merci à Vero, Jules et Seb (et aussi à leur maman) que je sens tout proche.
Merci à C., une amie de S, nouvelle dans le cercle, qui est aussi passée par là, prête à ressortir sa trousse de maquillage et ses bons plans pour garder un peu d'allure...
Merci à Sy, son et mon ami.
Merci à T., un bon pilote lui aussi, qui m’encourage à travers son expérience. « Son aventure » comme il dit, dont il est sorti guéri. Et qu'il vous confiera peut-etre aussi à vous un jour...
Merci à A.O qui m’a offert un top de rêve (tee-shirt) thermolactyl à porter sous les pulls… (D’ailleurs je t’en commanderais bien 4 autres pour la saison : un gris, un bleu, un noir, un blanc.)
Merci à V.R pour ses SMS trop mimis…
Merci à tous mes nouveaux membres (ça c’est chouette !) Nouveaux membres mais vieux amis...
Merci à quelques-uns de mes voisins prêts à tout pour distrairent philippine.
Merci à Lily pleine d’esprit et d’idées pour nos WE.
Merci à Claire pour son bon thé, vert ou à la menthe.
Merci à Valérie (la grande) et à ses enfants.
Merci aux amis d’enfances (les Lyonnais se reconnaitront).
Merci à ceux qui prient ;  j’y très suis sensible.
Merci à ma fille qui a joué à la maman hier soir en me lisant une histoire hier pour que je passe une bonne nuit…
Merci à mon chéri (mais ça c’est entre lui et moi)…un sacré pilote qui fait tout pour « garder l’avion en l’air », quelle que soit la météo…
Merci à tous. Vous entendre et vous lire me réchauffe le cœur. Comme une soirée au coin du feu, avec vous je me sens mieux.

Et pour finir, merci à Madame P., qui m’a encore adressée quelques douceurs.



PS : Madame P. à un chat. Moi aussi. Les deux ronronnent pendant nos siestes… Les chats… tout de même…ils savent vivre !

dimanche 20 novembre 2011

Ca me fait de l’effet !

Ephémères, secondaires… dès la première cure de chimiothérapie, quelques effets se font sentir. Oui.
Comme promis, je n’entrerai pas dans les détails, à quoi bon. Disons que c’est un jour « down », malgré le soleil. Insolent.
Avouons juste que quelques courbatures inhabituelles et quelques états passagers ne me donnent pas l’envie d’aller courir (enfin n’exagérons rien, personne ne m’avait vue non plus courir très longtemps auparavant… perso, no footing)… mais quand même, avec un temps pareil, je serais bien aller taper la balle au tennis, sur le quick n°2 (le mieux placé) dans la forêt de Meudon avec mon chéri. Ensuite ma fille aurait fait du vélo sur les sentiers alentours...


Où il est cureuil..!?


Les bénéfices secondaires…

Des effets secondaires, mais aussi des bénéfices !! Ouf ! Madame P, qui a un moral d’acier et un humour à toute épreuve, m’a prévenue… Il y aura des passages difficiles, mais aussi des très bons moments. Suffit de porter les lunettes magiques… «  Nous sommes pleines de ressources, ça c'est certain, donc haut les cœurs et puis vous constaterez toute l'énergie qui se déploie autour de vous pour vous accompagner dans les moments plus difficiles, il faut juste ouvrir son cœur, ses bras, ses yeux et comme avec des lunettes magiques apparaissent alors les belles choses que l'on ne voyait pas jusque là .. » Madame P.


Regarder autrement...


J’apprends encore…

Pas facile d’apprendre à être « malade ». Apprendre à être une "bonne malade" ! Pour mieux guérir. Mieux grandir. Mieux voir les jolies choses...
Et puis ce matin, vous comprenez,  je suis fâchée le ciel. Avec tout ce soleil. 
Pourtant mon chéri est là. Beau. Proche. Amoureux.... Ma fille n'est pas loin non plus. M’attendant aussi. Attendant que j’aille la rechercher. Que je la prenne dans mes bras. Que je la serre fort contre mon cœur de Maman.

CC