lundi 30 janvier 2012

Vroum vroum...

Allez ! Tout de suite une anecdote décoiffante pour bien commencer une semaine qui s’annonce très fraîche. Une anecdote adressée par Mme P. ….

Hello Caroline,

J'ai pour vous une petite anecdote que je trouve bien optimiste :
"Jeudi matin, j'attendais sur le trottoir à Corentin un rendez vous qui se faisait désirer lorsque je croise un ami de longue date ( au lycée Michelet) j'ai connu ce garçon avec des cheveux longs, une queue de cheval ou doté de toutes sortes de coupes et coiffures improbables mais ce jeudi je le vois rasé et le crane comme un œuf.
Il faisait frais et alors qu'il s'était enquis de ma situation je lui fait part de ma frilosité avec mon crane encore dépourvu de poils ... et m'inquiète pour sa santé. Il me rassure en me disant qu'il est habitué et n'a pas froid.
Puis je lui fais part de ma sensation avec cet état "déplumé" en lui évoquant une impression subtil et difficilement descriptible de "confort" , certes peu compatible avec une esthétique féminine ( surtout pour moi qui ai toujours eu les cheveux très longs) mais néanmoins je ressens une sorte de bien être et de liberté avec cette capillarité millimétrée.
Sur ce il me dit qu'effectivement pour lui c'est pareil et qu'il assimile cela à "rouler en décapotable" bref une sorte de luxe... me voici donc plus sure de moi qui roule et vais encore rouler en décapotable quelques mois... cependant aujourd hui je vais rabattre le toit ouvrant afin d'éviter la pneumonie !!!"

 
Voilà Mmes nous roulons donc en décapotable et comme pour tout ce qui nous arrive durant nos aventures retournons les événements à notre avantage ...vroum vroum

Bonne et agréable journée ...

Amicalement

Mme P.

Bonne journée,

CC

jeudi 26 janvier 2012

Un passeport pour Romy ; une passerelle pour ma mère !

Hier, malgré quelques courbatures et une fatigue persistante, je me suis enfin extirpée de ma couette ! Marre d’être au lit ! Marre d’être privée d’énergie. Envie de passer la porte, le porche, et même le pont pour me rendre à Boulogne Billancourt… (Pour ceux qui ne connaissent pas Boulogne est une commune avoisinant Issy les Moulineaux…). 

Quelle aventure !

Prudente, et drôle, Mme P. à qui je venais de confier par mail mes intentions, m’avait juste alerté : « c’est un grand voyage, n’oubliez surtout pas votre passeport ». Elle est vraiment tordante !
Bref, j’avais quand même un but, un but qui m’avait été soufflé dans l’oreille par ma bonne amie V.Z . Le but ? Aller voir en fin de matinée l’exposition consacrée à Romy Scheiner. Ensuite, déjeuner dans un bistrot du coin. Sympa.

Après avoir, accompagné ma fille à l’école, vaqué mollement (c’est mon nouveau rythme) à quelques obligations (papiers administratifs en tous genres), pris connaissance des infos du jour (je le signale car fait nouveau j’arrive enfin à m’intéresser à ce qui se trame dans le monde (très fort pour une journaliste)  et fait quelques pauses, quand même, dans le canapé… mon amie V. Z s’est pointée en bas de chez moi dans sa mini Austin bleue marine aux rayures blanches.
J’ai dévalé l’escalier (non c’est faux, j’ai pris l’ascenseur, un étage tout de même !) et je l’ai rejointe. Puis nous avons filé à Boulogne, comme deux étoiles blondes, sous la pluie…

Romy...

Romy plus délurée...

Tout ce que je pourrai dire sur cette exposition, la beauté de Romy, sa vie, ses amours, ses drames… serait affreusement banal. Je préfère m’abstenir.
Simplement, j’ai beaucoup aimé cette exposition.
J’ai surtout été touchée par ce retour sur ces années 50/60/70/80/90…. Romy toute jeune, charmante, l’air très (trop ?) docile. Puis peu à peu, comme beaucoup de femmes heureusement, plus délurée, avec un pantalon, avec une robe plus légère, avec une cigarette à la main… Et toujours plus belle encore. Avec ce regard bleu intense, ce visage grave et léger à la fois…
Conséquence : j’ai pensé à ma mère. A ma maman. Beaucoup…

Maman...

Romy dans La piscine...

Comme Romy, ma mère est née en septembre 1938. Comme Romy, ma mère avait ce petit côté (d’après les photos car vous l’aurez noté je n’étais pas née) « petite fille modèle », adorable, blonde aux yeux bleus.
Comme Romy, jeune fille, ma mère avait ce genre de silhouette, naturelle, féminine, gracieuse, ses petites robes à fleurs… Comme Romy, ma mère a porté ses premiers pantalons à la fin des années 60, et a aussi fumé des cigarettes !!
Comme Romy, dans le film La piscine, ma mère n’a jamais été aussi belle qu’à l’âge de 30 ans…
Car oui, comme Romy, ma mère était d’une beauté saisissante dont tout le monde (ceux qui la connaissait) parlent encore aujourd’hui.
Moi je la voyais comme une maman. Une jolie maman. Mais étrangement, Romy m’a rappelée ma maman.

Comme Romy, ma Maman est morte très jeune. Plus jeune que Romy même. Mais elle m’éclaire encore, me guide encore... Comme Romy qui touche tant de personnes encore.

La beauté m’a toujours taraudée. Est-ce une grâce ? Une vertu ?
La beauté de Romy est éternelle. Comme ma maman.

Romy solaire...
CC

Ps : merci à V.Z  pour l’escapade.
Pss : séance de sophro comme tous les jeudi. C’était bien.
ePsss : Bonne nuit !

dimanche 22 janvier 2012

Jolies visions…

Inspirez… Soufflez ! Inspirez, gonflez le ventre, le thorax, les épaules… Soufflez ! Ainsi commence chaque séance de sophrologie. Encore que, hier, la sophrologue nous a d’abord lu une sorte de poème, doux et apaisant, pour ouvrir le cours...

La sophrologie est donc basée sur la respiration. D’accord, ça n’est pas un scoop ! Et aussi sur la pensée positive…  Là encore, pas de scoop. D’ailleurs, autant vous le dire tout de suite, y’aura pas de scoop. Aucun scoop ! Non juste une sensation, une émotion à vous partager.

Apprendre à se détendre n’est pas si facile. A se détendre vraiment. A lâcher prise. Juste un peu. Certains, plus habitués, entrainés, ou moins anxieux, y arrivent naturellement. Moi pas.  Bien sûr, je parle de détente profonde. Physique et mentale. De détente profonde à une période de vie toute bousculée.

Jeudi dernier c’était donc ma 3e séance de sophrologie. Et j’ai eu l’agréable sensation de me détendre davantage. Mieux. De me laisser porter par la voix de la sophrologue sans chercher à résister, à m’agripper je ne sais où. Au vide en plus surement. Ridicule !
Bien sûr des pensées parasites m’envahissaient parfois, difficile d’y échapper en seulement trois respirations, mais j’arrivais à les accepter et à me concentrer une fois qu'elles étaient passées…

Après avoir bien gonflé et vidé nos poumons, nous sommes passés à un exercice de pensées positives. Un exercice tout simple que j’ai beaucoup aimé.

Les yeux fermés, comme souvent en sophrologie, une fois tout le corps bien détendu, il s’agissait d’imaginer un obstacle ( à nous de choisir) que nous venions de passer… Pour la plupart d’entre nous, l’obstacle est bien sur  souvent lié à la maladie puisque ces cours restent dispensés dans le cadre de l’association Étincelle pour les femmes atteintes d’un cancer. Bref, il fallait donc visualiser cet obstacle, puis de le dépasser et en imaginant un chemin sur lequel nous étions.
A chacune d'imaginer son chemin, sa route, son sentier... d’y poser son décor, d'y mettre sable, du vent, de l’amour, des sons, des herbes folles, du soleil, de la pluie… d'y mettre des personnages, de l'action... courir, sautiller, gambader, s'abandonner sur le sol... Bref, un exercice simple à réaliser. 

En ce qui me concerne, l’obstacle a été vite vu. C’etait pour moi ces trois derniers mois, avec toutes les étapes par lesquelles je suis passée : l’annonce de la maladie, la maladie, le début du traitement, la chimio, les peurs, mes peurs…  Mais j’ai passé ces trois mois, et, même si le traitement est loin d’être fini, mon premier bilan étant très positif (je réponds bien au traitement), j'ai été, en quelque sorte, récompensée.  

Quant à mon chemin, un sentier côtier, je ne vous dirai pas tout pas ce que j’y ai vu, ni tout ce que j’y ai mis, ni comment la séquence s’est précisément déroulée. C’est trop intime. Mais ce que je peux vous confier, c’est qu’il y faisait bon et beau vivre. Qu’il avait de belles couleurs, de l’eau, de l’air, des vagues, et surtout ceux que j’aime le plus : ceux avec lesquels j’ai encore ma vie à faire… mais aussi, ceux qui ne sont plus présents sur la terre mais qui semblaient virevolter autour de moi, m’encourageant à bien rester sur le chemin…

J’ai aimé cet instant là, salvateur. Je me suis sentie profondément en paix. Au calme.

oui encore une photo de mon chéri ...

En plus du chemin, il fallait laisser venir un mot, et l’écrire virtuellement sur son front. C’est le mot « bonheur » qui m’est venu. Mais aussi le mot « sourire ».

Ces visions, très douces, très belles, très jolies... m’ont portées (et me portent encore aujourd’hui) pendant ces jours « post-chimio » pas marrant . Ces jours où tout semble vous quitter : l’énergie, la joie. Ces jours interminables où la fatigue l’emporte sur tout…Ou l'on a en plus on a peur de décevoir, de lasser ceux qui vous entourent. Ceux qui vous aiment.

A la fin de la séance, les femmes présentes pouvaient partager leurs ressentis. Toutes semblaient avoir repris un peu de forces pour continuer sur la voix de la guérison.

C’est bon de respirer !

CC

Ps : des nouvelles d’Adeline ?
Pss : Mme P. , elle, continue a emmagasiner des forces. Ses traitements lourds sont enfin finis. Je sens qu’elle va à nouveau foncer à grandes enjambées dans la vie !!

lundi 16 janvier 2012

Des femmes et des dieux !

J’ai envie de commencer ce p’tit billet par une pensée pour Adeline (du Jura) qui doit encore passer quelques jour à l’hôpital suite à son intervention. Une intervention « risquée » puisqu’il s’agissait de l’opérer d’une tumeur dans le dos après plusieurs cures de chimio, en faisant bien attention de ne pas toucher des zones sensibles (moelle épinière etc…).
J’avoue avoir une admiration toute particulière pour Adeline. D’abord parce qu’elle ne lâche rien. Elle continue à se battre alors que ça n’est pas sa première épreuve face à la maladie. Ensuite parce qu’elle a une petite fille de 17 mois. Comment y être insensible !!??

Maman…



J’ai perdu ma mère, accidentellement, à l’âge de 7 ans, et, croyez-moi, je ne souhaite à aucun enfant d’être arraché à sa Maman trop tôt. Une mère est irremplaçable. Une mère est vitale. C’est la pièce maîtresse du début de puzzle de chacune de nos vies. C’est l’empreinte. C’est la mémoire. C’est l’Amour. C’est le cordon, le lien, le corps où l’on désire se pelotonner dès son premier jour, souffle, et jusqu’au dernier si c’était possible.
C’est la beauté, la fierté, l’exemple… Et même si les mères sont toutes imparfaites, heureusement, elles sont uniques, magnifiques, magiques.

(Re) Maman…

Mère et fille...

Depuis que je suis « malade », je n’aime décidément pas ce mot, je pense très souvent à ma Maman. Où qu’elle soit, dans le ciel ou ailleurs, dans mon cœur ou dans un coin de mon âme, je lui demande d’être là. De me protéger. De me bercer encore un peu. De m’apaiser. De me garder dans ses bras mais de me laisser en vie sur la terre pour que je continue, moi aussi, à mon tour, à protéger ma fille. Mon enfant.

Certains, et pas des moindres, des Grands Hommes, des Sages mêmes, prétendent que les enfants ne nous appartiennent pas. Qu’ils appartiennent à la Vie.... Bien sûr. Surement.  Les (nos) enfants ont des ressources pour survivre et même se frayer un chemin dans des pays où des périodes (guerres etc…)  difficiles… Mais en attendant, nous les mères, nous préférons penser qu’ils ont besoin de nous. Besoin d’être aimés, chouchoutés, soignés, distraits, élevés…par NOUS !!  Oui, c'est vrai, nous sommes aussi un peu prétentieuses (Si, si). Et alors !!??  Nous pensons, c'est vrai, que personne ne pourra aimer nos enfants mieux que nous... Point. Et pas à la ligne. Un point c'est tout !!

Courage Adeline. Et encore bravo !

CC

Ps : j’avais quelques examens de passage à Curie ce matin. Les résultats sont encourageants. Je n’en dirai pas plus précisément (hors de question d’entrer dans les diagnostics etc…, sur ce blog) mais disons, que même si la route est encore longue, le traitement semble efficace. Pour le moment.

Pss : mon jeudi chimio est avancé à mercredi. Exceptionnellement ce sera donc un mercredi chimio. Je file donc de ce pas chez l’As de piques pour limiter les dégâts… Limiter quelques effets secondaires…

Psss : un grand MERCI à tous ceux qui sont venus tirer les rois samedi... Un bon moment pour nous qui fait chaud au coeur pour longtemps...




vendredi 13 janvier 2012

Minis brèves …

Lundi, mardi, mercredi…
Pas dit grand chose ces derniers jours. Pas trop de temps ou trop de temps. Pas grand chose à dire surtout. Un peu repliée, un peu triste, un peu chagrin quoi... alors, j’ai préféré attendre l’éclaircie.
Et l'éclaircie est venue ! Le vent a tourné ; le ciel s’est dégagé. Mon moral est alors remonté jeudi, mécaniquement, comme une vieille pendule. Bon d'accord j’ai peut-être été un peu aidée par mon passage à Etincelle où j’ai pu me confier et respirer pleinement (cours de sophrologie)….
Bref, j’ai à nouveau pu profiter des moments simples mais bons : les sourires de ma fille, les bras de mon chéri, les bonnes soupes aux légumes, et toutes ces sortes de choses...



sourire d'été....

Jeudi…
Enfin des nouvelle Mme P ! Rentrée de l’hôpital, ou plutôt sortie, elle se rétablie tranquillement chez elle après une opération qui s’est bien passée. Forcément, confiée aux mains de son bon et beau chirurgien italien... elle ne risquait rien, à part une invitation à partager un plat de pâtes prochainement… ( !)


Seule Mme P. a la recette...
Vendredi
Nouvelles allergies ce matin qui m’ont values une visite non programmée à Curie, histoire d’avoir les bonnes recommandations médicamenteuses pour passer le week end tranquillement…  Sinon, bonne forme et bon moral.

Demain
Comme c’est mon week end « forme », nous avons invité quelques amis et cousins que nous aimons à la maison pour tirer les rois… !! Donc un peu de préparation… Si, si… Et du suspens… Pour qui la fève….???

Une bonne nuit et à demain,

CC

lundi 9 janvier 2012

Parce que je le vaux bien !

Quand j’ai su que j’avais un cancer, que je n’échapperai pas à un traitement assez lourd et que mes cheveux ne résisteraient pas longtemps, je n’ai pas bronché.
Étrangement, peut-être parce que sur ce seul aspect j’avais l’impression de pouvoir agir, je me suis très vite rendue avec une bonne copine dans une boutique spécialisée pour essayer des bonnets en coton pour la maison, des bonnets polaires pour sortir dans le froid et surtout : une perruque !!
C’était début novembre, avant ma première chimio.

Sur place, j’en essayé plusieurs : des rousses, des blondes, des brunes, des longues, des courtes, avec ou sans boucle… Avec le recul, j’ai plutôt passé un bon moment, comme une petite fille qui se déguise sous les yeux amusés de sa copine.
Orientée par la vendeuse et surtout A.O, mon amie qui a du goût, j’ai fini par ressortir avec une perruque blonde, de bonne qualité, assez proche de ma coupe et ma couleur initiale… A quelques nuances près.

Une fois à la maison j’ai posé la perruque comme indiqué sur son portant. Et quand, très vite après la première chimio, mes cheveux sont tombés, j’ai boudé cette espèce de tignace blonde dans mon placard. J’ai bien tenté de la porter 30 secondes sur ma tête, mais je ne m’y faisais pas. Ca n’était pas moi.
Aussitôt je la renvoyais dans l’armoire, et préférais mes p’tits bonnets… Même le soir de Noël !

pour l’anecdote…

A propos de perruque, C.H, une jeune femme elle aussi atteinte de cancer, avec laquelle j’échange volontiers depuis quelques mois, d’autant qu’elle a des préoccupations similaires, (un enfant du même âge que ma fille), m’a dit : « Moi la première fois que j’ai porté ma perruque, j’avais rendez-vous à la banque, et j’ai eu l’impression de faire un casse ! Depuis, je ne l’ai plus jamais remise. Ca n’était pas moi ! C’était l’été, j’ai préféré porter des bandeaux ou foulards colorés et sympas !! »

quel look !

Tout a basculé jeudi dernier, à mon dernier cours de sophrologie proposé par Etincelle.
Parmi les femmes présentes, deux semblaient particulièrement jeunes. A peine trente ans. Toutes les deux portaient, semble t'il, une perruque. Semble t'il, car si elles n’avaient pas fait parties de l’association, je ne me serais posé aucune question. J’aurais même parié qu’il s’agissait bien de leur chevelure. D’ailleurs, pour être honnête, j’ai pensé qu’elles n’avaient pas commencé la chimio...

vendredi soir...

c'est moi !

Vendredi, nous sommes invités, mon chéri, ma fille et moi, à diner chez une cousine où une trentaine de personnes sont également conviées.
Assez en forme, je m’habille, porte un pull over que j’aime, choisi une paire de boucles d’oreille, et tout d’un coup, allez savoir pourquoi, j’ai sors ma perruque, je  mets sur ma tête, me coiffe, enfin la coiffe, et… je me sens bien. BELLE ! JOLIE ! PAS TROP MOCHE QUOI !!
En arrivant, tout le monde est bluffé. Ceux qui m’avaient déjà vue avec mes bonnets me trouvent « canon » !! Ceux qui ne m’avaient jamais vue depuis tombent dans le panneau et me trouvent juste « super en forme » pour quelqu’un en cours de traitement.  Blonde avec en plus une taille mannequin (enfin mes petits kilos en moins..), non franchement … bien joué !
Je sens surtout que mes nouveaux cheveux font du bien à mon chéri. J’ai l’air différente. Moins « malade ». Ca lui fait du bien. Comment j’ai pu ne pas le comprendre plus tôt.
Ce soir là je me sens à nouveau plus femme à côté de lui. Plus désirable. Plus heureuse. Pour lui. Pour moi. 


Une belle blonde sur le marché...

Eh bé ! Depuis vendredi soir, depuis que je porte ma belle perruque blonde, je fais sensation ! Si, si. Dans la rue on me repère d’un peu plus loin ! Faut dire qu’une « blonde », bien blonde, impeccablement coiffée (car je n’ai rien à faire, la coupe est moderne et parfaite) qui déambule dans le froid, sans bonnet (car oui, entre le bonnet et la perruque il faut choisir sinon c’est compliqué), emmitouflée dans une longue doudoune, ça se passe pas inaperçue !!
La preuve, quand j’arrive dans le bistrot où j’aime bien prendre mon café, je sens le regard du serveur aimable sur moi. Pareil quand je fais une halte au kiosque à journaux. Non franchement, ce matin, les hommes me portent un œil bienveillant ! C’était moins le cas quinze jours auparavant. Quelque chose a donc bien changé !

c'est encore moi !

et surtout une bonne santé !

Sortie du café, je fais la queue au rayon fromage. Devant moi une dizaine de personnes, composée d’un ou deux couples avec de jeunes enfants, mais surtout, d’hommes ou de femmes un peu plus âgées, avec leur vieux cabas et leurs habitudes.
Derrière la vitrine ambulante, deux fromagères, souriantes et commerçantes.
-      - Et pour monsieur V., qu’est-ce que ce sera ? J’ai un bon Saint- Marcellin aujourd’hui ! Ca vous dit - Oui, oui, pourquoi pas. Et puis des œufs, oui, du râpé, puis des St Malo. Et puis vous me mettrez un petit pot de crème fraîche.
-    - Parfait, voilà ! Allez, bon dimanche…Et puis une bonne année !  Et surtout, hein, Monsieur V, une BONNE SANTE !!
-       - Ah ça oui ! Merci ! Pareil pour vous ! C’est le plus important la santé !! Car là, hein, ça va encore… quelques rhumatismes, mais rien de méchant… Allez, bonne journée à vous et bon dimanche aussi !!
-      - Et pour Madame, qu’est-ce que ce sera… (blablabla). Et puis une bonne année, et surtout, hein, une BONNE SANTE !!
-      - Oui merci… Vous savez que ça a été dur cette année !! L’opération de ma hanche, puis mon zona … mais  là ça va mieux… C’est mon mari qui a dû mal à se remettre de son pontage. Le second vous savez…
-      - Bon, bon… En tout ca pour vous, faut continuer à manger du calcium ! C’est bon pour les os ! Allez, à dimanche prochain !
      Mon tour arrive.
      Et pour vous ? Qu’est ce que ce sera ? Et la jolie petite fille, elle veut gouter mon bon fromage ?
-         - Oui ! Ma fille répond toujours « oui ».
-       -  Pour moi ? Eh bien, des œufs bien frais, un morceau de comté, …
- Ce sera tout ?
- Oui, tout pour aujourd’hui !
Elle griffonne l’addition sur un bout de papier puis me regarde avec un francs sourire :
- Dix euros s’il vous pait !? Bon et puis laissez-moi vous souhaitez une bonne année. La SANTE aussi, mais VOUS ça va !  Vous êtes resplendissante !!
- ....
-         Surprise, heureuse et triste à a la fois, je ne sais pas quoi répondre. Je bredouille juste :
-       Merci, c’est gentil… bon dimanche ! Ma fille, elle, a l’air toute contente, fière de sa maman.
-       T’as vu Maman, tout le monde te trouve très belle avec tes nouveaux cheveux.

     Je comprends alors que ma fille me préfère aussi avec des cheveux !! J’ai donc décidé d’adopter ma perruque ! D’adopter ma nouvelle tête.

à chacun son style...

Bonne nuit !

CC

Ps : pas de nouvelle encore de Mme P.
Pss : petite forme aujourd’hui. J’ai passé du temps sous la couette.

vendredi 6 janvier 2012

Les p'tits bistrots !

Mauvais réveil hier. Nouvelle allergie (type urticaire cette fois-ci)… Sous chimio, pas de blague, tout  symptôme doit être signalé, donc j’appelle SOS médecins, file entre temps déposer ma fille à l’école, attends SOS médecins.
Conclusion, en accord avec Curie, à nouveau des corticoïdes et autres pastilles douces… Rien de grave, médecin très sympa. En plus, quand on a un cancer ils vous prennent tout de suite en considération, s’intéressent, vous trouvent l’air jeune, vous le disent : « Ah mais vous êtes jeune ! C’est pas possible ça ! Moi je vous le dis, on a avancé sur les traitements… Très bien, maintenant, faut avancer sur les causes. Faut que la recherche mette le paquet !! Non mais c’est fou, je vois de plus en plus de femmes jeunes, comme vous. Plus jeunes même encore. 25 ans, 30 ans, rendez-vous compte…».
Il a surement raison. Je pense aussi que nous sommes une génération sacrifiée. Par qui ? Par quoi ? Sûr, il faut chercher…
En attendant, allergie ou pas, je me sens un peu plus solide sur mes pattes. J’entre en allergie mais je sors de ma léthargie. Alors je ressors dehors malgré la tempête, d’abord pour me rendre à la pharmacie. Ensuite pour profiter d’un peu de liberté. Et improviser !

et puis merde !

Aussitôt sortie de la pharmacie, toujours à jeun, j’ai faim ! Je sais que mes globules blancs commencent à chuter, que je dois faire attention, attention aux crobes, mais j’ai très envie d’un grand crème, d’une tartine beurrée et d’un jus d’oranges pressé. Et surtout d’aller poser une fesse dans le café devant lequel je passe… Lire le journal, voir la tête des gens à l’intérieur, des passants à l’extérieur, la pluie tomber, les parapluies se courber sous les rafales de vent, entendre des bruits de fond ( des voix, les infos en boucle sur l’écran plat du café de Paris d’Issy, la machine à café…). Bref, sentir la vie autour de moi, en moi.


le café français d'Issy par temps gris...

Faut dire que j’ai toujours aimé trainer un peu dans les bistrots. Surtout le matin, ou entre deux rendez-vous quand j’ai un peu d’avance. J’aime l’ambiance, prendre le pouls du jour ou du quartier, y être seule un moment ou accompagnée et se lancer dans de grandes discussions… J’ai toujours aimé ces moments là. Je regrette juste que les prix, surtout à Paris, soient grimpés si haut. Un crème 4 euros ! Un jus d’orange pressée 4, 50 … Ca limite un peu les prises. Ce n’est pas comme en Espagne ou en Italie où le cappuccino, délicieux ne coûte pas grand chose, surtout au comptoir. Enfin bref…

En début d’après midi, cours de sophrologie dispensé par Etincelle, l’association qui fait du bien à beaucoup de femmes atteintes aussi d’un cancer. Cette fois-ci j’ai réussi à me détendre davantage. J’étais fière de moi. Mais si ! Une petite victoire.
Ensuite petit thé à l’assos entre nous où j’ai rencontré deux nouvelles très jeunes femmes (26 et 30 ans), toute deux au début de leur chimio et avec lesquelles j’ai vite accroché. Car oui, c’était un bon moment, chaleureux, où l’on prend soin de soi et des autres, où l’on peut partager sans gène, sans forcer. En restant naturelle, simple et souvent souriante car il se dégage avant tout une forte envie de vivre et d’aller de l’avant…Alors, comme dans la chanson d'Alain Souchon :
« On avance, on avance.... d’ailleurs on a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre  sens…»

mon dernier vrai cappuccino pris cet été à Palerme en Sicile

Bon café !

CC 

jeudi 5 janvier 2012

Une grosse pensée pour Mme P. !

Après six séances de chimiothérapie, Madame P. se fait opérer demain. Réopérer même. Je ne vous dirai ni où, ni de quoi, loin de moi l’envie de vous en dire plus sur son bulletin de santé. Sachez juste qu’elle passe au bloc demain, dans les mains d’un jeune et beau chirurgien Italien, dans un bon hôpital parisien.

Hier, à l’avant veille de son intervention nous devions prendre un thé ensemble dans le quartier… Mais moi, bien fatiguée par cette 3e cure de chimio, j’ai préféré rester au lit. Elle, amusante et élégante en toutes circonstances, en a profité  pour faire les boutiques. Mais si ! Extrait de son dernier mail :

Chère CC,

Afin d'être au top niveau et au meilleur de ma forme pour mon beau et jeune chirurgien italien dans les mains duquel je m'abandonnerai vendredi matin j'ai souhaité cet après midi  aller quérir dans des boutiques de Paris quelques tenues à la fois chics et sobres étant résignée sur le fait que je ne pourrai pas perdre 25 ans en 48 heures et donc que ma séduction doit se porter ailleurs que sur mon ( plus très frais) minois.

Donc habituée depuis quelques 6 mois aux artifices : chevelure d'appoint, maquillage trompe-couillon, et autres accessoires de camouflage ..., j'ai acquis une certaine expertise. me voici donc avec quelques atours aussi confortables qu'un pyjama mais nettement plus élégants ...

D'autre part dans un souci de lutter contre ma frilosité permanente ma mère a cru bien faire et m'a apporté une magnifique et "vintage" robe de chambre rose avec des rayures blanches tel un trésor exhumé de son armoire. Ne sachant pas si le look Barbie est apprécié par mon chirurgien transalpin j'ai privilégié un  "négligé" classique de couleur ivoire ( 13 € en soldes à Monop) et un pantalon parme en coton bio ... pour le haut, une myriade de petites chemises dans les gris ou blanc qui ne jureront en rien avec l'ivoire et le parme ... »

A très vite de vous lire, vous entendre, vous voir, avoir de vos nouvelles ... enfin bref garder le lien !!
Pour finir et après les sacs Louis Miouton voici la pub Jean Paul Cocotier et sa bien belle robe ... je ne l'ai pas trouvée dans mes emplettes mais c'est dommage je pense qu'elle camoufle bien !!

robe camouflage....
Hauts les cœurs

Bien amicalement

Madame P.


Quant à moi je vous souhaite un bonne journée...

CC

Ps : demain j’aurai donc une grosse pensée pour Mme. P. 
Pss : Mardi prochain, je suis inscrite à un atelier « trompe-couillon » (comprenez maquillage) à Curie.
Pss : Une pensée aussi pour Adeline qui va bientôt se faire opérer. On prendra des nouvelles.

mardi 3 janvier 2012

Atout piques (piques encore...)

Après une nouvelle séance d'acupuncture très bénéfique, ce matin même, avec Monsieur Piques... laissez-moi vous livrer une dernière anecdote qui date de l’année dernière…Elle m'a été adressée par BHL.  BHL ? Oui, l’autre, mon oncle pour ceux qui suivent régulièrement ce blog... Ah, là,là... Mon oncle qui est médecin généraliste en région parisienne.
Rédigée par ses soins, la voici... Bonne lecture ! 


« Extrait de la consultation de vendredi dernier, après-midi:

Monsieur X. descend de la table d’examen et commence à se rhabiller.

Consultation sans problème : nous nous connaissons depuis 2005, surveillance générale, renouvellement d’ordonnance, la routine. Toutefois il n’en a pas toujours été ainsi : en 2008 brusque élévation du taux de PSA ; biopsie de prostate : cancer sur plusieurs des prélèvements.

Ce genre de nouvelle tombe rarement au bon moment, mais là pour le coup : mariage de son fils dans quelques semaines, à l’étranger, et Mr X. n’a pas encore fait la connaissance de la future belle-famille. Pour le travail, pas facile à gérer non plus ; libéral dans les travaux publics, il a des appels d’offre en cours auquel il faut donner suite, et qui ne se représentent pas tous les jours.

Lourde intervention, d’ailleurs retardée par une phlébite, et qui se passe bien, sauf que l’examen de la pièce opératoire révèlera qu’une des marges ne passe pas en zone saine. Il faut donc faire une radiothérapie complémentaire.
Mais, au bout du compte, le résultat est très satisfaisant : l’incontinence post opératoire s’est résorbée, fini les couches ; certes sur le plan sexuel, ce n’est plus tout à fait comme avant, mais Mr X. semble l’avoir à peu près accepté. Surtout, depuis l’intervention en 2008, le taux de PSA reste indétectable aux contrôles successifs ; à priori, et avec une très forte probabilité, Mr X. est guéri.

Ça y est, Mr X. s’est rhabillé, je rédige l’ordonnance, il sort sa carte vitale, et alors une carte de jeu, un 9 de piques avec une marque au feutre rouge, tombe sur le bureau.

-         Oh vous savez, docteur, cette carte, je l’ai toujours sur moi !
-         Ah oui ?
-         Oui, au centre de radiothérapie, nous étions nombreux dans la salle d’attente, tous plus ou moins anxieux ; un jour un homme s’est présenté à nous, proposant aux patients qui le voulaient bien, de leur faire un tour de cartes. Oh vous savez il était très discret, et n’insistait pas s’il n’avait pas de réponse. Moi j’ai accepté, et il a sorti un jeu de cartes, m’a demandé d’en tirer une, et de faire une marque dessus ; c’était un 9 de piques, que j’ai biffé au feutre rouge, et lui ai rendu. Il a battu les cartes, et m’a demandé de tirer à nouveau une carte. Et bien c’était mon 9 de piques avec sa marque rouge !!  il a ajouté : gardez la, elle vous portera bonheur
-         J’aime beaucoup votre histoire. Vous permettez que je photocopie votre carte ? (L’œil de Mr X. s’arrondi, étonné !)
-         Euh, oui, bien sûr ; et Mr X. ajoute : vous savez, j’ai un peu discuté avec lui ; c’était bien sûr un bénévole. Et puis, moi, je sens bien les gens, et je pense que c’était un chômeur, qui venait là pour nous détendre au lieu de regarder la télé.

Je rends à Mr X. le 9 de piques
-         merci docteur ; mais excusez moi, je crois que vous ne m’avez pas rendu la carte vitale !
-         ah, euh, oui, vous avez raison, pardon.

Nous nous séparons, nous souhaitons de bonnes fêtes. La poignée de main m’a semblé plus appuyée que d’habitude.
 Atout piques... 

Anecdote d’Origine Contrôlée (A. O. C.), naturelle, sans ajout ; effet bénéfique pour la santé garanti.
Reproduction de la carte autorisée au seul usage personnel. Toute vente strictement interdite.»