vendredi 20 juillet 2012

Prière de marins...

retour de pêche... (photo du chéri)

Une amie, après avoir lu mon billet "sensations et précisions",  m'a confié cette "prière de marins"...
Je vous la confie à mon tour l'a trouvant très belle pour cette nuit d'été...

CC

« C'est moi. Soyez sans crainte »

 Seigneur, que les vagues sont hautes,
que la nuit est obscure !
Ne voudrais-tu pas l'éclairer
pour moi qui veille solitaire ?

Tiens fermement le gouvernail,
garde confiance et reste calme.
Ta barque a du prix à mes yeux,
je veux la mener à bon port.

Garde bien sans défaillance
les yeux fixés sur le compas.
Il aide à parvenir au but
à travers nuits et tempêtes.

L'aiguille du compas de bord
frémit mais se maintient.
Elle te montrera le cap
que je veux te voir prendre.

Garde confiance et reste calme :
à travers nuits et tempêtes
la volonté de Dieu, fidèle,
te guide, si ton cœoeur veille.










jeudi 19 juillet 2012

Ça commence par quelle lettre ?




Depuis quelques temps je cherche parfois mes mots, et surtout, pire encore, je m’embrouille (je me mélange ?) les pinceaux dans ma propre conversation.
Confusions, contre-sens dans les locutions verbales…Ah là, là ! Mon dictionnaire perso fait régulièrement des bugs. Je cherche la touche « Reset ». Merde. Je ne la trouve pas… Ah là là.

L’autre jour, lors d’un repas chez des amis le 14 juillet (c’était festif mais on n’a rien bu, enfin si, des bulles de Perrier c’est fou au citron) j’ai dit, pour évoquer une micro action de ma vie : 
- Ah oui, mais ça c’était à l’ époque où j’avais le bras large !!! 
-      -   Ah oui !!??? + rire des convives. OUPS !!
Quelques minutes plus tard, j’enchaîne avec un : « Ah oui, vraiment tu trouves que c’est elle qui fait tourner la marmite !? »
-       -  Tourner !!? Euh ??? Non, je ne crois pas, bouillir peut-être bien... » + rire des convives.
 Re OUPS !!

Le lendemain soir pour expliquer à un cousin comment une photo de groupe avait été prise, j’ai parlé de "détonateur" au lieu de "retardateur". 
Un peu plus tard, il s’agissait de retrouver le nom d’une personne que je connais.. Mission impossible !
A mon secours, mon chéri me demande alors : « ça commence par quelle lettre !!?
Comme souvent quand je cherche un mot, vous devez faire cela aussi, je lance un alphabet secret dans ma tête pour voir si ça déclenche un début de syllabe… Aaa..nne ? Bee rte ? Chee la, Loo aurence … ??
Mais cette fois-ci, non, rien de rien… Rien ne vient ! Zéro ! Nada…
Je suis exaspérée. A force. C’est épuisant !!
A la vérité, le nom m’est revenu 10 minutes plus tard… !

Bref, à l’évidence quelques neurones manquent à l’appel.  Les connexions sont dures à cuire. Euh, pardon, sont momentanément interrompues.

mieux vaut prévenir que guérir …

Heureusement que j’ai assisté à une conférence à Curie où il était question des effets « classiques » de la chimiothérapie, notamment des troubles de la concentration et de la mémoire. Des troubles qui durent généralement plusieurs mois après la dernière cure.
Certains patients vont même jusqu’à perdre la mémoire immédiate. « Mais pas de panique tout revient.. » nous a assuré l’oncologue.


y’a pas que moi…

Deux jours plus tard, une amie vient diner à la maison. Publiquement, devant mon chéri et sa très grande fille qui est à la maison en ce moment,  je me plains de mes « absences ».
Mon chéri en rajoute une couche (une louche ?) avec humour en évoquant quelques-uns de mes dérapages verbaux non contrôlés….

Mon amie qui a, je précise, exactement le même âge que moi à deux mois près, m’assure qu’elle aussi cherche souvent ses mot ou le nom d’une personne.
C’est une bonne amie ! Elle me rassure !! C'est sympa.
Mais faut bien reconnaître aussi que, passé 40 ans, la vue baisse et la mémoire....  flanche.

Bref, la soirée se poursuit sans que personne (je ?) ne bafouille.
Puis vient un moment où mon amie B. nous parle d’un film documentaire.
- Ca ne vous dit rien ?  C’était sur le Titanic !!??
Nous tous :
-       Ah oui ? Non.
Puis elle éclate de rire.
- Non non je vous dis des bêtises… C’était sur la Tempête. La fameuse tempête vous savez…
Nous tous :
- Ah oui, celle de 99 !?
B semble étonnée puis lâche un : « merde » tout en rigolant de plus belle…et d’ajouter :
- Non, non, non. Ayé, je me souviens, c’était sur le Tsunami !!
Nous tous :
- Ah oui ! T’es vraiment sure !?
- Oui oui oui. Certaine !
Et elle de conclure :
- Oh ça va, vous moquez pas, hein, les trois évènements commencent quand même bien tous par un T !!!
Nous tous :
- C’est pas faux !!

mercredi 18 juillet 2012

Sensations et précisions


sur la plage abandonnée...


les sensations d’abord…

Suite à ma traversée mouvementée (très), j’ai enfin je sentiment d’être arrivée sur la plage. Je ne dirai pas à bon port mais bien sur la plage. Sur une plage. Un sorte de lieu encore vierge pour moi.
Je ne bois plus la tasse. Le vent est tombé.
J’ai un peu mal aux yeux, la gorge et la peau sèches. Certains endroits de mon corps sont abimés, écorchés.
Je ne sais pas très bien où je vais encore. Je me repose.
Je savoure cette accalmie. Je cicatrise.

La bataille a été rude, je le sens. J’ai épuisé beaucoup de mes forces mais je suis là. En vie. Ouf !

Mon canot de survie s’est échoué lui aussi sur le sable, pas loin de moi. Je distingue les boites des produits (chimio etc ), toutes vides, qui m’ont été livrées pendant ma traversée. Pour survivre j’ai dû tout avaler.

Maintenant je reviens peu à peu vers le monde des « bien portants ». Mais j’ai encore quelques pas à faire sur cette plage pour les retrouver complètement.
Chaque pas compte. Chaque pas prend du temps. Je marche encore lentement même si les pensées grouillent dans ma tête.

Je voudrais aller plus vite. Je voudrais effacer cette aventure de mon esprit. Croire qu’elle n’était qu’un vilain rêve. Repartir à zéro. Mais on ne repart jamais. On continue.

En mer j’ai aussi beaucoup appris. Appris sur moi, appris sur les autres.
Je suis plus forte et plus fragile à la fois.

Je commence à chercher « un sens » à tout cela. J’y reviendrai. Mais je ne suis pas bien certaine qu’il y en ait un. C’est con.
On cherche souvent pour rien.

Je ne suis plus happée par ces immenses vagues. Je ne bois plus la tasse. (bis repetita). C’est déjà ça. Je suis en vivante. 

J’aime la vie.

précisions maintenant…

Certains me demandent comment j’occupe mon temps (!?)

Déjà je dois préciser que mes traitements dits « lourds » ne sont pas tout à fait terminés. J’ai encore droit, disons à et pour faire simple, une sorte de « chimio » administrée toutes les trois semaines jusqu’au mois de novembre.
Les effets secondaires sont moins forts. Encore que. Je dois faire surveiller mon cœur (échographies cardiaques) régulièrement car ce produit, qui a pour but d’éviter maintenant les récidives, génère une toxicité cardiaque. Il faut donc s’assurer que je supporte bien les doses prescrites.

Ensuite je suis maintenant sous « hormonothérapie », un cachet tous les soirs pendant 5 ans. Objectif, limiter aussi les risques de récidives. Attaquer les cellules à risque sur une cible bien précise.
Là encore, il faut supporter (encaisser?) quelques effets secondaires du type : bouffées de chaleurs, insomnies, douleurs articulaires, fatigue, etc..  Ces effets viennent assez vite et sont plus ou moins marqués selon les femmes. Dans mon cas mon l'As de Piques limite un peu les dégâts.
Pour le moment ça se passe plutôt bien malgré un sommeil un peu troublé et des crampes nocturnes dans les mains.

Pour lutter contre la fatigue je fais du sport et je mange le mieux possible. Comme mes cours de yoga et de médiété (sorte de karaté) se sont arrêtés je marche le plus souvent possible.
Côté bouffe, j’avale plus de fruits et plus de légumes. Je croyais en manger déjà pas mal, mais pas suffisamment.
Maintenant j’adore les pêches, les fraises et brugnons. Je ne les achète plus n’importe où. Agriculture bio ou raisonnée.

Enfin hier, pour vous donner une idée moins « sexy » de mon emploi du temps j’avais trois rendez-vous « santé ».
Le premier à 11h pour une séance d’accupunteur.
Le second à 14h pour une échographie abdominale de surveillance (ouf tout va bien). Je précise que je devais être à jeun depuis le matin.
Le dernier à 17h, pour une séance de kiné pour mon bras.

Le soir, une amie est venue nous rejoindre pour diner. Enfin la détente.

Puis les bras de mon chéri. Pour la nuit.

CC


Ps : je ne parle pas du sourire de ma fille. Elle est partie dormir sous la tente pendant une semaine.

vendredi 13 juillet 2012

Les p'tits départs...




Dans la vie il y a les grands départs. Les départs de ceux qui partent loin, bien trop loin pour espérer les rejoindre, les toucher, leur parler… Certains partent sur la pointe des pieds avec ou sans adieux. D’autres quittent les lieux avec fracas, dans la colère ou sans crier gare. Le plus souvent ils partent pour longtemps. Parfois ils reviennent, parfois non.
Dans tous les cas, la vie sans eux est très différente de la vie avec eux.

Il y a les grand départs mais il y a aussi les p’tits départs. Et de ceux là on parle peu. Pourtant…

Ce matin j’ai croisé l’un de mes voisins dans l’ascenseur. Sur le coup j’ai pensé qu’il partait en vacances. Il était assez chargé, deux grosses valises à la main. Mais non. Perdu. Il quittait définitivement la résidence. Il quittait la région parisienne. Il déménageait. Il partait pour Evian. Il entamait une nouvelle tranche de vie. Il semblait ému.


extrait de notre dialogue dans l’ascenseur…

Très vite il engage la conversation.
- Vous savez on ne se reverra plus. Je déménage. L’appartement est vendu ! Tous les cartons sont déjà dans un camion parti hier. Et moi, j’ai plus que ces deux valises à mettre dans ma voiture et je quitte ici pour Evian. Je suis content et triste à la fois. J'aimais bien ici..."
Ma fille le regarde l’air béate. Puis elle ajoute :
-       - Ca veut dire que je ne reverrai plus ton chien !? 
-       - Non, tu ne le verras plus, sauf si tu viens me voir à Evian. Tu sais où c’est Evian ? Juste en face d’un très joli lac !
-       - Ah !? Oui… j’aimerai bien revoir ton chien. Et aussi le lac.

La conversation se poursuit dans le parking. Une conversation banale et sincère. Mais il temps de partir. Je dois conduire ma fille avant 9h au centre aéré et j'ai rendez-vous à 9h30 dans Paris pour une échographie. 

L’homme du 4e étage ne résiste pas à l’envie d’embrasser ma fille sur les deux joues tout en m’adressant un regard appuyé. Il semble de plus en plus ému.

Je croisais ce monsieur (surement un jeune retraité) quasiment tous les jours. Il sortait son chien quand j’accompagnais ma fille à l’école. Il avait toujours un mot aimable, un sourire. Ni plus ni moins. Je ne connaissais rien de lui. Il habitait au 4e, moi au 1er.

La relation n’a rien à voir avec nos voisins de paliers, retraités eux aussi, qui viennent nourrir notre chat quand on part une semaine, nous demander d’arroser leur cactus lorsqu’ ils partent à leur tour, sonnent à notre porte chaque hiver pour déposer un petit cadeau de la part du père Noël pour ma fille.

Non, du Monsieur du 4e je ne savais rien. 
J’apprends juste aujourd’hui qu’il part à Evian. 
J’ai presque envie d’aller voir sur une carte où se trouve très précisément Evian !

Un dernier salut puis nous montons tous à bord dans nos voitures respectives.
En passant la grille, lui file sur la droite et moi sur la gauche.
Je me demande alors de quelle manière cet homme a compté pour moi et pour ma fille ? Quelles traces il laissera dans nos vies ?
Que ressent-il au moment où il quitte définitivement une période de sa vie...

Petits ou grands, les changements même préparés semblent toujours un peu brusques au moment où ils se produisent. Il y a comme un mouvement dans l’air qui nous brasse et nous interroge.

Finalement, dire « Bonjour », parler du beau et mauvais temps, ça n’est pas anodin. C’est nouer un lien.

Ce Monsieur et son chien vont nous manquer. 

Preuve une fois de plus que la vie est ici et maintenant. Qu'il faut vivre chaque instant. Qu'il faut prendre la photo ni trop tôt ni trop tard. La vie est un art et nous de simples apprentis. 


CC

Ps : on a fêté l’anniversaire de mon chéri le we dernier, moitié sous la pluie, moitié sous le soleil. C’était en famille, dans une petite maison de campagne toute simple, toute belle, comme on les aime…. feux de bois, grillades, envol de cerf-volant, jeux de ballons dans le jardin, rires des enfants, projection de vieilles diapositives (années 70) sur un drap blanc déroulé sur une armoire bretonne, un gros gâteau et des cadeaux… C’était bien.
Un grand merci (car c’était une surprise) à tous ceux qui se sont investis pour préparer cette super fête.

Ps2 : Côté santé, j’entame une période de convalescence.
Mais entre mes rendez-vous chez la kiné, la gynécologue, mon médecin traitant, les prises de sang, les différentes échographies indispensables quand on commence l’hormonothérapie, l’acupuncteur, mes anticorps en mode chimio à Curie, mes nombreux passages à la pharmacie pour me remonter en fer, en vitamine D. me crémer trois fois par jour après la radiothérapie, etc…j’ai encore l’impression de passer ma vie chez les médecins ou à l’hôpital. L’agenda devrait être plus calme au mois d’août. Incroyable mais vrai !!

vendredi 6 juillet 2012

« Les gens du 5e ! »


la Bonbonnière...

J’ai passé plusieurs années de ma vie dans le 5e arrondissement de Paris, entre 20 et 40 ans.
Je n’y étais pas tout le temps mais souvent. J’avais rue Gay-Lussac, un studio très haut de plafond avec une mezzanine que j’habitais, où que je louais, en fonction des périodes de ma vie.

Etrangement, ce studio était (est toujours) situé juste en face de l’Institut Curie où je me fais soigner actuellement. Autant dire que je connais ce quartier comme ma poche ! C’est aussi là que ma fille est née ! C'est vous dire si j'y ai vécu quelques uns de mes plus beaux moments...

Alors quand je suis tombée « malade » et que j’ai du revenir très régulièrement dans le quartier pour me traiter, le 5e est redevenu pour moi une sorte de « petit cocon » avec un décors familier et des « gens » bons pour moi. Bienveillants. Des gens avec lesquels j’avais tissé des liens plus forts encore que je ne le croyais.

Les gens du 5e ....


le sourire d'Odette...

D’abord il y a Odette.
Quand j’ai dit à Odette que j’étais « malade », Odette a pleuré. Quand j’ai dit à Odette que j’allais mieux, que j’étais en voie de guérison, Odette a pleuré.
Quand j’ai dit à Odette que je voulais mettre une photo d’elle sur mon « blog », Odette était très émue (même si elle ne le lira jamais car elle ne va jamais sur Internet)… et, elle encore pleuré. Pourtant, Odette pleure rarement. Odette travaille tout le temps, même le samedi, même le lundi, même certains jours fériés. Odette ne ferme son café que le dimanche. Et si on regarde bien à travers les grilles, elle en profite pour faire un gros ménage.  
Odette a un mari, des enfants et des petits enfants. Mais les petits enfants, elle s’en occupera quand elle sera à la retraite. Odette a toujours dit ça. Et quand Odette dit quelque chose, elle le fait !
Odette fait des omelettes et des croque-monsieur trop bons ! Odette cuisine sur une toute petite cuisinière à gaz, comme au camping, mais elle sort ses 40 couverts tous les jours !
Nelly, la serveuse l’aide beaucoup, et Jacky, son mari, fait les courses à Rungis ou chez Metro.
Odette est toujours souriante.
Odette connaît des morceaux de vie de chacun de ses clients mais elle reste discrète.

Moi, j’ai pu confier beaucoup de choses à Odette. D’abord mes clefs, mais aussi mes joies, mes peines. Je ne lui disais pas toujours pourquoi j’avais du chagrin, mais elle était là. Elle me servait mon petit crème ou mon jus d’orange pressé et avec un clin d’œil ajoutait : « Allez courage ma p’tite Caro, ça va aller »…
Dans son café, Odette a un petit carnet derrière son bar. Et dans son carnet Odette à une photo de moi enceinte jusqu’au cou ! Elle a aussi une photo de ma fille bébé.
Quand j’ai accouché Odette a pleuré. Odette aime beaucoup ma fille. Elle a toujours eu des attentions pour elle.
Son café s’appelle la « Bonbonnière » et au-dessus du frigo il y une grosse bonbonnière en verre avec des bonbons kréma.
Maintenant, quand je passe, avant ou après mes traitements Odette m’oblige toujours à prendre trois bonbons pour ma fille. Trois rouges : un à la fraise, un à la cerise, un dernier à la framboise…
J’aime beaucoup Odette. Ma fille aime beaucoup ses bonbons !

Et puis il y à Pascal, le coiffeur.
Quand pascal a su que j’étais « malade », il a dit : "t’inquiète pas pour tes cheveux, dès que tu en auras envie ou besoin, passe me voir, je m’occuperai de toi". Et il m’a fait un gros bisous et a payé mon café au comptoir. J’étais super touchée.

Et puis il y a Pascale, la fleuriste.
J’adore sa boutique, les couleurs, les fleurs, les matières, elle a un goût extraordinaire.
Quand j’ai dit à Pascale que j’étais « malade » car elle s’étonnait de me voir aussi souvent repasser dans le quartier, Pascale a pleuré. Elle a pleuré, et je sais pourquoi, mais je ne vous le dirai pas. Mais elle m’a tout de suite dit : « je ne devrai pas pleurer mais tu sais pourquoi je pleure…et non, hein, Caro, faut pas penser à ça. Je suis sûre que tu vas guérir ». Et puis elle a ajouté : «  Si un jour tu as le cafard, et aussi un peu de temps, vient travailler avec moi quelques heures au magasin. Tu verras, les fleurs ça te fera du bien, elles te consoleront ! ». Je ne m’attendais pas à cette invitation. Je n’y ai pas encore répondu, je le regrette, mais j’ai trouvé ses mots très beaux.

Voilà, il y a aussi le pompiste, le p’tit portugais qui tient l’épicerie du coin ouverte plus tard que tard, le boulanger, Tatou qui a gardé ma fille à la sortie de la maternelle pendant un an, la pédiatre, des habitants du quartier que je reconnais dès qu’ils sortent d’un porche…

Il y aussi le jardin du Luxembourg et le jardin des Plantes où j’aime tant me promener et continuer à accumuler les souvenirs…


Vive les « gens du 5e » !

CC

mardi 3 juillet 2012

Hormonothéra…beurk !



Bon je voulais vous raconter des p’tits moments sympas, agréables, comme notre petite fête de fin d’année dans le groupe de sophrologie d’Etincelle (l’association qui soutient les femmes atteintes d’un cancer), le gâteau partagé, les jolies images dans la tête, le galet posé dans nos mains, mon bon week end avec de bons amis, tout ça…mais le temps m’a manqué.. et puis…patatra : l’hormonothérapie a commencé. Mal commencé !
 j'aurais préféré ceux-là ...

Suite à mon rendez-vous avec mon oncologue à Curie hier après-midi, j’ai avalé ma première pastille douce hier soir et j’ai été malade toute la nuit (je vous passe les détails).
Effets secondaires ? Fatigue générale ? Mauvaise décompression ? Indigestion ? Je ne sais pas. Mais pas cool. Moi toute cassée. Toute fatiguée alors que j'allais bien mieux ces derniers jours... Zut alors. Zut de zut, de zut...
En plus je devais me rendre à la Sécurité Sociale cet après-midi (ce que j’ai fait) pour une réunion d’information sur les indemnités et les conditions de reprise de travail. J’y suis allée en trainant les pieds. Les informations étaient intéressantes mais l’ambiance était triste. Autour de la table, une vingtaine de personnes. Des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, tous « malades ». Tous avec des histoires compliquées, tous plus ou moins bien indemnisés, tous inquiets, tous un peu déprimés par leur situation personnelle et professionnelle. 

J’ai compris en tout cas que le « médecin du travail » avait un rôle bien plus important qu’on ne pouvait l’imaginer au sein d’une entreprise et qu’il pouvait déclarer une personne « non apte » à reprendre le boulot au sein d’une boite et s’opposer à l’avis du médecin traitant et du médecin conseil de la Sécurité Sociale. Bref, vous l’aurez compris, le salarié qui n’est plus trop désiré, soit parce qu’il est devenu plus fragile, soit parce qu’il est proche de la retraite a du mouron à se faire. En période de crise, c’est pire encore.
Il y avait donc des personnes très inquiètes autour de moi, et je pensais,  que j’avais de la chance de ne pas subir trop de pression de ce côté là. 
Et si toutes ces personnes étaient tristes, je les trouvais aussi drôlement courageuses. Toutes semblaient lutter. Se prendre en main. Essayer au moins malgré leurs difficultés. J'étais touchée. Un gros peintre en bâtiment (accident du travail), une petite minette au cheveux long (je ne sais pas de quoi elle souffrait), une femme de 58 (dépression pour harcèlement)...

Bon j’vous dis tout ça comme ça. A la volée. En vrac ! 

En ce qui me concerne j'espère que j'irai mieux demain. Que ma seconde pastille douce sera moins amère.

Je vous expliquerai plus tard le rôle de l’hormonothérapie car même si c’est « beurk », c’est important pour guerrir. Et puis c’est pas « beurk » pour tout le monde. Beaucoup de femmes, rassurez-vous, la supporte très bien. Je vais surement m'y faire moi aussi. De toute façon il le faut. J'en prends pour cinq ans ! Et oui ! Une pastille douce pendant 5 ans ! Putain cinq ans ! Z'auraient pas pu nous filer des bonbons Haribo à la place !! Seul risque, mon chéri me les z'aurait tous piqués...




J’écris doucement ( et même j'arrête) car mon chéri dort déjà…

Bonne nuit et à très vite,

CC