dimanche 23 septembre 2012

Méli-mélo de sentiments sucrés salés…


en balade près de chez moi...


J’ai des jours heureux
J’ai des jours chagrins
J’ai des jours tendresses
J’ai des jours câlins

J’ai des jours où j’ai froid
J’ai des jours où j’ai chaud

J’ai des jours avec
J’ai des jours sans

Il y a des jours où j’ai peur
Il y en a d’autres où j’ai des ailes dans le dos
Le vent me porte et je vais loin

Il y a des jours où j’ai envie
Il y en a d’autres où je n’ai pas envie

Envie de travailler. Envie de me promener. Envie de sortir. Envie de rire. Envie de cuisiner. Envie de parler. Envie de me prélasser. Envie de soleil... 

EN VIE… 

Finalement je redeviens un peu « comme tout le monde ». Je sors chaque jour un peu plus des griffes de la maladie. Je vois le jour. Le bout du tunnel.
Je sens la lumière sur ma peau. Il y a un peu de couleurs sur mes joues. J’étais très blanche l’hiver dernier.

Mes cheveux sont encore très courts et il en manque par endroit. Je dois couvrir ma tête avec un foulard pour sortir. Avec les pluies d’automne et le vent c’est moins pratique. Ca ne me plait pas beaucoup. Je ne me plais pas beaucoup.
J’aimerais redevenir comme avant. Tout de suite maintenant.

Ca viendra.
Dans deux ou trois mois.

J’ai envie de faire la fête. D’avoir les cheveux longs !! De danser un rock’n’roll sur les quais, près d’un joli voilier. 
De boire un thé à la menthe sur la terrasse d'un riad, à Essaouira.
D'être blonde.

J’ai envie de voyager. Partout. Même sur la Lune.

J’ai envie d’aller me balader avec mon Chéri. Tout de suite maintenant.

Et ça… Vous savez quoi ?

Je vais le faire !!

Tout de suite maintenant !!

J’ai des jours heureux,  etc…

CC


jeudi 6 septembre 2012

J’adore ce temps !!


le kiosque d'Issy les Mlx...


Instantané.

Issy les Moulineaux, 9h.

J’adore ce temps. Ni trop chaud ni trop froid. Un ciel bleu. De l’air.
J’ai envie d’aller partout. De faire du vélo. D’aller voir la mer.

Après avoir accompagné ma fille à l’école je me suis rendue sur la place du marché où j’ai acheté 2 kilos d’oranges à jus. Et aussi Libé (le journal).

Il y a deux places « du marché » à Issy les Moulineaux. Celle qui est tout à côté de chez moi, et l’autre, à 10 minutes à pied, où je vais souvent. Je m’y sens bien.

Tous les magasins - la librairie, le Bricolex, le marchand de chaussures - ne sont pas encore ouverts mais les commerçants balayent déjà devant leurs portes ou discutent entre eux.
Ils ont l’air plutôt heureux. Sûr, le soleil n’y pas pour rien.

Au milieu de la place, la bouche de métro avale régulièrement des dizaines de piétons. Elle en recrache tout autant.

Il fait trop beau pour rentrer chez moi. Je marche un peu.

Je m’imagine à vélo sur un chemin de halage avec mon chéri le long de la Loire.

J’adore ce temps. Vraiment.

Je décide de prendre un café en terrasse. J’ai une veste en jeans qui me couvre bien. L’air est encore un peu mordant.

J’ouvre Libé. Je lis les titres, parcours les articles et m’arrête page 5 où il est question d’une petite ville tourmentée par le chômage aux Etats-Unis. Un encadré dans un dossier spécial « Obama ». Je lis cet article entièrement. Bien que le ne sujet soit léger j’y trouve un vrai plaisir. J’ai l’impression de m’évader, de voyager, d’être connectée au monde. Je trouve le récit de la journaliste très bon.

page 5 dans Libé...

Je repars un quart d'heure plus tard.
Je repense à hier.
A ma journée.
A ma soirée d’anniversaire.
A tous les messages de mes amis.
A Facebook où je me suis rendue (j’y vais presque plus) pour lire certains d’entre eux.

J’adore ce temps. J’adore ce matin.

CC

Ps : Demain matin je retournerai à Curie en mode chimio. Plus que 4 petites cures et mon traitement vraiment sera terminé. Ca me mène fin novembre.

mardi 4 septembre 2012

Coucou c’est moi !!






Ayé ! C’est la rentrée ! 

Comme des milliers de mamans (et quelques papas) j’ai accompagné ma fille à l’école ce matin.
Comme des milliers de mamans (et tous les papas) j’ai regardé la nouvelle maitresse de ma fille de haut en bas : son allure, sa taille, son âge, son regard, son sourire… « Quel rôle cette femme va t-elle va jouer dans la vie de mon enfant ? Comment cette nouvelle année va t-elle se passer ? »
Comme des milliers de mamans (et tous les papas) je me suis assurée que ma fille retrouvait bien ses amis.
Comme des milliers de mamans j’ai embrassé ma fille sur la joue avant de quitter l’école.

Ensuite tout était différent.

Papas et mamans se sont dispersés très rapidement. Les uns se sont engouffrés dans le métro. D’autres se sont enfuient au volant de leur voiture. Même à pied, tous semblaient filer rapidement…

Moi je n’étais pas pressée.

Comme il faisait beau je me suis rendue sur la place du marché. Là j’ai erré un peu. J’ai acheté un journal au kiosque puis je me suis assisse au café de Paris où j’ai commandé un jus d’orange pressé.

Là, dans un rayon de soleil,  je me suis souvenue.

L’an dernier à la même époque j’accompagnais ma fille à l’école pour sa rentrée en CE2.
J’étais émue et pressée.
J’avais les cheveux longs.
Je rentrais de vacances.
J’étais en pleine forme.
J’avais plein de projets.
Je n’imaginais pas une seule seconde que tout allait vaciller rapidement.

Je vais mieux.

Oui je vais mieux. Les vacances, car je m’en suis allée promener, ont été bonnes. Je dirai même plus : les vacances ont été très bonnes.

Demain j’ai 48 ans.
Je suis fière de moi.

Quand j’ai appris ma maladie, il y 11 mois maintenant, en octobre dernier, j’avoue, j’ai eu très peur.
Peur pour moi. Peur pour ma fille. Peur pour mon chéri. Peur de mourir évidemment.
Et puis je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait. Tout allait trop vite. L’annonce de la maladie, les examens complémentaires, le début des traitements, l’arrêt de travail… En moins d’une seconde j’avais basculé dans un autre monde. Je devais m’adapter. Je n'avais pas le choix. 

Je suis fière de moi (bis).

Je suis fière de moi car j’ai tenu. J’ai tenu une sorte de cap dans la tempête que je vous ai décrite, à ma façon, dans les précédents billets de ce blog.
J’ai tenu sans chercher à trop résister. J’ai tenu avec les moyens du bords. La chimio surtout.
J’ai laissé faire les soignants. Ils ont tout décidé. Plan de traitement, dose, opération, rayons…   

Le cancer un ovni.

Ce cancer est arrivé dans ma vie à la vitesse de l’éclair. Il s’est dressé devant moi, m’a barré la route, comme ça, sans prévenir.
Comme une boule lâchée dans un jeu de quille il a tout bousculé : mon emploi du temps, ma façon de vivre, ma façon de penser, ma façon de voir aussi.
  
Les médecins ont ôté la maladie.

Quelques mois après les premiers traitements les médecins m’ont dit que les nouvelles étaient bonnes. J’étais en rémission complète. « On a ôté la maladie », comme m’a assuré l’un d’entre eux. Maintenant on fait en sorte qu’elle ne revienne jamais, plus jamais. C’est pour cela que mon traitement dit "lourd"  continue jusque fin novembre.
En cancérologie il n’y a aucune certitude. On va vers les bonnes ou les mauvaises nouvelles. Jusqu’à présent je suis allée vers les bonnes. Une chance.

Je suis fière de moi. Je suis aussi fière de mon chéri et de ma fille.
Sans eux je ne sais pas si j’aurais trouvé la force de « survivre » une seconde fois. Car oui j’ai déjà éprouvé ce sentiment. La peur de mourir. J’avais 7 ans. J’étais une enfant. Un accident de voiture qui a tout foutu en l’air. La vie de mes parents. La mienne sans eux. 
Nous étions trois dans la voiture ; je suis la seule a avoir survécu. 

Mon cancer m’a rappelé cet accident. Absurde.

Dans cette nouvelle tempête, ma fille et mon chéri sont restés eux-mêmes. Naturels, calmes, vivants, présents. Infiniment présents. Infiniment vivants. Ils n’ont pas fermé les yeux. Ils n’ont pas fait semblant. Ils n’ont pas fuient. Ils ont toujours été là. Je me suis sentie aimée et j’ai continué à aimer.
  
Je n’ai pas travaillé depuis 10 mois mais j’ai beaucoup appris.

J’ai appris, j’ai grandi et j’ai beaucoup pensé.
Je suis plus forte et aussi plus fragile.
Je suis plus calme et plus sereine.
J’ai déplacé le curseur sur mon échelle de mes valeurs.
Certaines choses comptent davantage, d’autres moins.
Et c’est bien comme ça.

Ce matin devant l’école de ma fille, personne, si je n’avais pas les cheveux très courts (oui j'ai viré ma perruque cet été, trop chaud) et encore un foulard dans les cheveux, n’aurait pu se douter que j’avais passé une année si « particulière ».

J’avais l’air en pleine forme. J’étais en pleine forme.

La vie est ainsi. Faite de séquences.

Le film continue.

Bonne rentrée !

CC

Ps : je suis aussi très fière de mes amis et de mes cousins.