mardi 24 avril 2012

Teasing !

Comme annoncé dans mon précédent billet, je vais défiler jeudi, en robe du soir, sur les planches du théâtre de Neuilly sur Seine, avec d’autres femmes, atteintes elles aussi d’un cancer du sein.
Une soirée de gala, rondement menée par l’association « Au sein de la mode ».

Ce matin, je me suis levée tôt, à 8h (c’est tôt parce que ce sont les vacances scolaires) pour faire les essayages dans les antres d’un atelier de couture. 
Lily, la grande fille de mon chéri, m’accompagne (plus sûr).
9h, Nous nous engouffrons dans le métro à Corentin Celton pour ressortir sur les Grands Boulevards du 10e arrondissement. Pour moi, c’est déjà le début d’une grande aventure. Il y a longtemps que je n’ai pas fait un trajet aussi long (20 stations, 40 minutes). Preuve que je reprends du poil de la bête.

10h, attendues par les jeunes filles de l’association, nous arrivons à l’atelier de couture. Au rez-de-chaussée des femmes tissent, piquent, cousent, découpent des pans de tissus tandis que nous filons dans les caves où l’on découvre un caverne d’Ali Baba pur fille. Des centaines de robes de galas suspendues sur leur cintre ! A nous de choisir ! Pas facile.


Oh les jolies robes…

Je fouille, je regarde, je touche les matières. Lily fait de même.
Comme la plupart des « mannequins » sont passées avant moi, je ne dois pas choisir les mêmes robes.
On m’incite à porter du rouge car aucune femme n’a choisit cette couleur mais je n’aime pas le rouge. Lily non plus. Nous continuons nos fouilles…

J’essaie plusieurs robes mais je flache sur une seule. Comme il n’y a pas de glace, Lily prend des photos (devant / derrière)… C’est la bonne, je la veux, je la veux !! Mais vous n’en saurez pas plus. Seules les bonnes fées partagent mon secret.



essayages dans la caverne…

Jeudi soir je serai donc sur la scène. Une ex mannequin viendra nous donner des conseils pour tournoyer sur les planches. Autant vous dire que j’ai un peu les chocottes. Peur surtout de me prendre les pieds dans les drapés !! Peur de ne pas arriver à jouer les parfaites Miss France !! Peur de ne pas savoir faire cette moue étrange et hautaine (ça je m'en fous je préfère les sourires, plus sympas). Mais si c’est pour la bonne cause, ça vaut le coup de prendre quelques risques…

Souhaitez-moi bonne chance ! Je me la souhaite aussi !!

CC

PS1 : Une grosse pensée pour Mme P. qui repart pour 6 cures de chimiothérapie alors qu’elle venait tout juste de reprendre le boulot et la « rigolothérapie » comme aime à le dire. Un sale coup mais je suis certaine que son énergie va la porter à nouveau très haut.

PS2 : Mille encouragements pour Adeline. Faut rien lâcher. Rien. Et puis tiens, je te fais une promesse, après l’été, quand j’aurai fini le traitement, je viens te voir dans le Jura !!

PS3 : Merci à Ch et Ch.H de s’occuper de ma fille pendant cette semaine.

PS4 : RDV demain à curie pour les marquages nécessaires à la radiothérapie.

PS5 : Bravo à Amélia, ma voisine de chambre pendant mon hospitalisation. Elle même salariée à la RATP, elle a réussi à convaincre son patron pour monter son association au sein de la RATP pour les hommes et les femmes atteints d’un cancer. Je vous en reparlerai. Un sacré petit bout de bonne femme !!!

vendredi 20 avril 2012

Terre en vue !



J’étais à Curie lundi où j’ai appris, enfin, de bonnes nouvelles.

« Madame, les nouvelles sont bonnes, vous avez très bien répondu au traitement. Vous n’aurez pas besoin de cure de chimiothérapie supplémentaire...» Je vous passe les détails.
Je suis ressortie de ce rendez-vous à la fois euphorique et secouée. 
Quelques jours auparavant, plus l'annonce des résultats approchait, plus la pression montait en moi pour atteindre son seuil maximal. J’avais hâte d'en savoir plus mais aussi très peur. Quel serait le verdict !!??
J’avais le sentiment désagréable de retourner à la case départ, comme dans les jeux de société lorsque vous lancez les dès et que vous tombez sur la mauvaise case. Affreux !
Je m’étais préparée donc à toutes les éventualités sauf à la meilleure. Par peur d’être déçue ? Sans doute.
Résultat, non seulement je ne retourne pas en arrière mais j’avance de deux cases !! Voire de quatre puisque je saute 4 cures de chimio et passe directement en radiothérapie.
Début du traitement début mai. Durée, deux mois.

Mauvaise nuit…

Avec ces excellentes nouvelles, j’aurais dû passer une très bonne nuit. Celle de lundi à mardi. Mais non. Ca a été tout le contraire. D’abord quelques douleurs (cicatrices, etc…) se sont réveillées et ont été plus marquées que d’habitude.
Ensuite, au réveil, j’étais à nouveau clouée au lit par la fatigue, avec en prime un peu de fièvre. A croire que toutes les tensions accumulées me retombaient dessus comme un gros sac de plombs. Epuisée, sans force, vidée, rincée, j’avais le moral dans les chaussettes tout en réalisant (et détestant aussi) le parcours inimaginable que je venais d’accomplir.


Terre !! 

 si j'avais su je serais pas venue !

Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer, c’est comme si j’avais été débarquée en moins de 30 secondes d’un gros paquebot pour embarquer sur un canot de survie avec pour mission de tenter de suivre le même cap que le gros machin sur la mer mais sans confort ni beaucoup d’outils de navigation !!

adieu la force tranquille !

A bord, on m’a flanquée de quelques vivres mais surtout d’une énorme trousse de pharmacie dans laquelle y’avait de drôles de produits, notamment de la "chimiothérapie" !! Ah ! Bé... Pourquoi faire !? Hein !? Pas envie de ça moi. Mais si, moi obligée d'en consommer sans modération pour survivre.

Du paquebot à mon canot, il y avait également une passerelle permetant à ceux que j’aime et qui m’aiment (un peu, beaucoup, passionnément… très proches, proches, amis…), comme aux soignants, de me tenir compagnie de temps à autre et/ou de me traiter.
Simplement, je reste quand même toujours seule dans ma galère. C'est la règle du jeu.

Le temps passe lentement. Je dois essuyer le gros temps, profiter des accalmies, ne pas dériver.
 La route est méconnue, je ne suis pas préparée, pas formée. 
Je dois tout apprendre, faire confiance. 
Je dois laisser les éléments agir (l'eau, le vent, le ciel), qu'ils soient pour ou contre moi. Pas un jour ne ressemble exactement à l’autre. C'est belle et bien l'aventure. La vraie ! Pas koh-Lanta !!

C’est donc une traversée. Ma traversée. 
Chimiothérapie. Opération.
Après six mois de galère, du poste de commandement du paquebot, on m’adresse les premiers résultats de l’épreuve. Mieux vaut qu’ils soient bons. 
Ils sont bons !! 
Ouf.
J'aperçois enfin un bout de terre au loin !!

Mais il me reste encore un peu de chemin à faire avant d’atteindre le rivage. Je dois économiser mes forces. J’ai le visage ridé par soleil, la peau abimée, les lèvres gercées, les yeux plissés, les mains engourdies à force d’avoir ramé, le corps fatigué. Je suis épuisée.


j'arrive, j'arrive...mais pas tout de suite 

Il faut que je regagne ce rivage. Le sable, la plage. Laissez-moi juste le temps, même si les nouvelles sont bonnes, de reprendre mon souffle.

CC

Ps : je pense très fort à Adeline. Je suis en colère parce que je sais qu’elle passe par des passages très douloureux, difficiles, extrêmes. Sa traversée est extrêmement longue et je l’admire pour son courage.

Pss : je participerai à un défilé « au sein de la mode » le 26 avril prochain. Avec d’autres femmes atteintes d’un cancer, nous allons jouer les mannequins et porter de très belles robes. L’objectif de l’association qui organise cette soirée de gala au théâtre de Neuilly : récolter des fonds pour la ligue contre le cancer.

Psss : merci à la chirurgienne qui s’est très bien occupée de moi. Les chirurgiens font des miracles. On ne le dit jamais assez !!

Pssss : il y a eu et il aura encore de très belles rencontres dans cette partie de la traverssée.

Psssss : merci à mon chéri d'être toujours resté sur la passerelle, quelle que soit la météo. 

vendredi 13 avril 2012

Bleue comme une orange !

  "La terre est bleue comme comme une orange"
(c'est pas de moi ça !)

J’ai adoré, non plutôt savouré, dégusté, gouté… mon cours de sophrologie hier...Cours je le précise, toujours dispensé par Etincelle, l’association dédiée aux femmes atteintes d’un cancer.

Comme d’habitude, la séance a commencé par une série d’exercices basés sur la respiration.
Comme d’habitude, j’inspire, je souffle…
Comme les autres femmes, je me laisse guider par la voix de la sophrologue et j’exécute, avec plus ou moins de réussite, les mouvements qu’elle nous dicte.
Le tout ressemble à une sorte de « Jacadi » sans piège. Personne ne sort du cercle. Personne n’est éliminé. Tout le monde se détend. Se fait du bien. Un maximum de bien. Nous avons quittons définitivement le monde de la téléréalité où les candidats vivent l'humiliation. Nous sommes dans l’intime et la simplicité. 

pensées positives... 

Passée les respirations il s’agit de détendre tout notre corps, tranquillement, lentement, de la tête au pied. Puis, arrive le moment de la pensée positive. C’est le moment que je préfère.
Parfois la sophrologue nous guide précisément, décrit une scène, une histoire, avec une mission : nous inciter à être plus « fières » de nous, à être davantage l’empathie, dans l’accueil des sentiments, des sensations, des émotions. A être moins dans le jugement, la difficulté, l’exigence à tout prix.
A nous ensuite de nous approprier ses mots, d'entendre où ils font échos, d’accepter que des pensées parasites nous traversent aussi l'esprit. 
La "zénitude" demande un peu d'entrainement. On n'y arrive pas à tous les coups !! 
D’autres fois, elle nous donne juste un élément : un décor, une odeur, un animal, un lieu…, puis, à nous de nous construire un moment de plaisir, de bien être.

Hier, elle a juste lâché un mot : « Orange » ! "Orange, allez, prenez cette couleur, faites-vous du bien. Vous avez besoin de soleil, de vitamines. Faites en une bulle, une boule, des vêtements, ce que vous voulez…Je vous laisse quelques minutes. Tranquilles. Dans vos pensées. Laissez venir les images. Sans juger."

 orange...

Comme ces enfants qui jouent avec deux bouts de bois et partent loin dans l’imaginaire, aux pays des princes et princesses, me voilà partie moi aussi. Partie en voyage.
Cette couleur m’emporte loin d’Issy. Cette couleur me fait passer les frontières à la vitesse de l’éclair.. A ma grande surprise je débarque au Maroc et plonge illico dans une ambiance chaude, colorée et animée. Manifestement à l’aise, mon cerveau fabrique tout un tas d’images délicieuses et distrayantes. Je goûte à tout.

sur la place Jemaa el Fnaa...

D’abord les oranges ! Je vois des paniers d’osiers débordants d’oranges et bois un grand verre de jus de ces fruits… Les rues ! Je vois des murs couverts de tapis multicolores, des ânes déambuler avec des sacs plein d’épices… Les montagnes ! Je vois ces massifs couleur feu se dresser au loin. C’est superbe !
Je me ballade dans cet univers (non non je n’ai pas fumé la moquette), à mon rythme. Je passe du sable à la mer, de la foule au désert… Où que j’aille la couleur orange domine. Me dope. Le soleil tape agréablement sur mes épaules. Je suis bien. Je ne veux pas rentrer.

dans les rues de Marrakech ...

Mais les bonnes choses ont une fin. La voix de la sophrologue nous ramène « ici et maintenant ». Retour à la réalité, au lieu dans lequel nous sommes. Trois grandes respirations nous obligent à nous réveiller. A ouvrir les yeux. A reprendre notre chemin.

Pendant cette séance toutes les femmes se sont fait du bien. Du bien. Oui du bien. Tout simplement. Un luxe qui n’a rien couté. Juste un heure de temps et un peu d’attention. A méditer !

A très vite ! Bon week end !

CC

soleil couchant au Maroc

Ps 1: bonnes vacances à ceux qui partent ! Moi, sûr, dès que j’ai les coudées franches, je pars voyager. A ce propos, il y avait un très beau documentaire sur le Costa-Rica dans Echappée belle la semaine dernière sur la France 5.

Ps 2 : A ceux qui me posaient la question : Mme P. va bien. Elle a repris le travail à mi-temps, galope voir les expos, les spectacles et fait aussi du sport ! Des activités (très) recommandées en phase de rémission.

Ps 3 : A votre bon cœur !! L’association Etincelle cherche de nouveaux fonds pour maintenir et développer son activité. Si vous êtes inspirés… Si vous avez des idées de boites susceptibles de s’y intéresser, n'hésitez pas à contacter l’association. Plus d’infos sur leur site. http://www.etincelle.asso.fr/

Ps 4 : Un gros plein de pensées douces pour Adeline.

jeudi 12 avril 2012

Allo Maman bobo !




Passées mes 6 cures de chimiothérapie et l’opération, étrangement, mes p’tits bobos prennent une place considérable.
Causés par la chimiothérapie, ils m’empoisonnent la vie.

Allo Maman bobo !
Numéro 1, les larmoiements… Depuis deux mois j’ai tout le temps les yeux qui pleurent. Et c’est encore pire lorsque je sors dehors. L’air, le vent, le frais, le soleil... tout m’agresse. Dans la rue, "les gens" pensent que je suis très triste… plus triste que Caliméro. Et dans les rayons frais des super marchés, "les gens" pensent que je suis extrêmement sensible à la hausse des prix ! C'est faux, je ne vois même plus les étiquettes !!
Bien sûr, je porte des lunettes de soleil (même à l’ombre) pour atténuer les effets. "Les gens" pensent alors que je suis une vraie blonde !! Enfin une vraie fausse blonde. Une pétasse quoi !
Ce matin à Curie, on m’a dit que je pouvais pleurer comme ça pendant encore quelques mois. Non, y’a rien à faire, juste hydrater les muqueuses asséchées avec du collyre. Résultat, j’ai aussi mal sous les yeux. A force d’être inondée, ma peau est irritée. Et moi ? irritable !!

Allo Maman bobo !
Autre bobo ? Les doigts. Grâce à l‘As de piques (l’acupuncteur), mes ongles ont tenu le choc plus longtemps, mais à la 6e chimio, ils ont rendu les armes. Résultat, j’ai le bout de trois de mes doigts dans de drôles d’états (je vous passe les détails), ce qui me gène considérablement. Je n’arrive pas à tenir un stylo correctement. Là, maintenant, je tape sur mon Mac avec 2 autres doigts. J’ai du mal a attraper mes clefs au fond de mon sac et à sortir ma carte bleue de mon porte-feuille. "Les gens" pensent alors que je suis radine et aussi bordélique !!
La nuit, je laisse mes mains bien à plat sur les draps pour que mes ongles ne sautent pas. Mon chéri, lui, fait attention. Il n'est pas "les gens" !!

Allo Maman bobo !
Quand j’écris un SMS sur mon i.Phone, j'écris souvent n’importe quoi…Primo parce que j'ai mal aux doigts, pas facile pour taper. Deusio, parce que je vois trouble puisque je pleure. Certains pensent que je perds la tête !! Je les rassure. Je la perds un peu, mais pas complètement... 

Allo Maman bobo !
Autres tracas ? Y’a mes cheveux qui repoussent !! Euh, faudrait presque une loupe pour le voir ! Mais je sens, si, si, un léger duvet doux émerger sur mon crane… Une bonne nouvelle ? Oui ! Excellente même ! Sauf que ça me gratte !! Ca me gratte sous ma perruque !!! Du coup, tout à l’heure, dans un café, ça me démangeait tellement que j’ai failli arracher ma tignace blonde. Heureusement, je me suis retenue. Heureusement pour qui !!??? Dans le fond, je crois que "les gens" s'en foutent...

Allo Maman bobo !
Oui ce sont de tous petits bobos par rapport à ceux que je viens de subir. Signe surement que je vais mieux puisque j’ai le temps de m’y intéresser !!!

Allo Maman bobo !
Hier ma fille a pleuré. Comme ça, tout d’un coup. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est fait « bobo ». Un p’tit bobo.
Qu’est-ce qui t’arrive ma chérie ?  
- Bé en fait, j’ai voulu passer derrière la chaise et je me suis cogné le bras sur le fauteuil, là, tu vois ?
- Oui, je vois. C’est un peu rouge. Regarde, je vais te faire un bisous magique (je fais le bisou) et c'est  guéri !!
 Ma fille a rigolé. Elle n’avait plus mal et était déjà retournée à ses jeux.

Allo Maman bobo !
Et pour moi, Maman, t’aurais pas un bisou magique !!??

Bon après-midi,
CC

Ps : bienvenue sur la terre à Estéban, un petit Nantais.
Pss: un gros bisou  à I.F.
Psss : Un bon rétablissement à P.de F…

mardi 10 avril 2012

Brèves d’Issy et d’ailleurs…



vendredi…

On a beau dire… Le temps ça compte.
Ciel gris ce matin encore. Ciel froid aussi. Brrrr...
Moi qui pensais me refugier une heure dans mon canapé, faire mon gâteau pour demain (nous sommes invités chez des amis à déjeuner…), faire quelques clics sur mon ordinateur…, me détendre à ma façon… Bé non !  Raté ! Je vais devoir m’engouffrer dans le métro, puis attraper un bus pour me rendre à Curie pour ponctionner une dernière (je l’espère) petite collection de lymphe encore logée sous mon bras suite à mon intervention chirurgicale.

14h, je prends un café comme prévu avec l’une de mes cousines. Papoti, papota, papotons…

15h30, je suis à Curie où l’interne de service hésite à me ponctionner. Finalement elle me ponctionne sans grands résultats. Je souffre surtout d’un œdème sans gravité. La ponction me fait mal. Fatiguée, je rentre chez moi en taxi. En chemin on croise des manifestants. Ca créé des embouteillages sur les quais et aussi du bruit. Je suis fatiguée mais la vie continue partout dans la rue. Comme avant. Comme d’habitude.

18h30, je prépare mon fameux gâteau au chocolat avec ma fille. Elle se lèche déjà les babines mais lèche aussi chacun des plats qui servent à la préparation… C’est un moment délicieux. 

20h30 la nuit approche. J’endors ma fille avec une promesse : demain, avec d’autres enfants, elle ira chasser les œufs de Pâques dans le jardin de nos amis. Elle sourit puis ferme les yeux…

Plus tard,  j’en m’endors dans les bras de mon chéri.

Encore plus tard, je reprends du paracétamol. J’ai un peu mal au bras. Je me demande pourquoi je dois supporter tout ça. Ce traitement. Cette ma maladie. Cette épreuve. Pourquoi, là tout de suite, je ne peux pas me retourner comme je le voudrais dans mon lit ? Enlacer mon chéri ? Me rendormir calmement.
Hélas, pendant quelques nuits encore, je dois dormir sur le dos, seule position supportable. Flute, crotte, zut, d’habitude je dors sur le ventre…

samedi…

Il fait toujours gris et pas bien chaud mais je sais que nous allons passer une bonne journée chez nos amis. Ce projet me rend heureuse. Nous serons une quinzaine. Il y aura des enfants, des bons plats, des œufs en chocolat (!)

Chez les amis... Je ne me trompe pas. Nous passons un très bon moment. Nous parlons de nous, de l’actualité, de nous,  des enfants, de tout, de rien…c’est bien.
Ma fille quitte la grande table, puis revient, puis repart. Tous les autres enfants font pareil. Aucun n’a le même âge mais tous s’amusent, sautent sur les marches des escaliers, enjambent des barrières imaginaires, sourient, rigolent… pendant que nous, les GRANDS, continuions à bavarder, à manger des gâteaux, à boire du café.
J’aime bien cette journée. Elle me rappelle mon enfance, ces jours de fête où je me sentais libre de jouer, d'aller et venir, de picorer des bouts de gâteaux pendant que les « adultes » trainaient à table. A cette époque, je pensais d'ailleurs que ça ne devait pas être bien drôle d’être GRAND, précisément parce qu'on ne pouvait pas quitter la table, pas s’amuser autant !!
Aujourd’hui, j’aime être assise à la table des grands, observer les enfants qui s’amusent. Je revisite mon enfance. Ma fille a l'air heureuse. Alors je le suis encore plus. 
Je savoure cette journée. J’oublie ma mauvaise nuit.  

J’ai envie de remercier mes amis mais je ne veux pas en faire trop non plus.
Je pense aussi à mon chéri. Je l’aime encore plus fort.

dimanche…

Journée calme. Invitée à déjeuner et à passer l’après midi chez une amie, ma fille est occupée. Libres, mon chéri et moi allons faire un tour dehors, quelques courses, puis nous enfonçons dans le canapé pour suivre un film sur l'écran plat. Je suis un peu fatiguée.
Le soir petit dinette tous ensemble, puis, comme y’a pas école, j’autorise ma fille à regarder un Walt Disney à la télé. Nous sommes toutes les deux blotties l'une contre l’autre.

lundi...

Férié ou non, mon chéri travaille ce matin. Il s'extirpe du lit à 3h et file à la radio. Il rentre vers 8h30 puis se réfugie aussi sec sous la couette...
Pendant son second sommeil ma fille et moi nous occupons avant d’aller déjeuner tous ensemble chez chez P. et M., des cousins que j’aime beaucoup.
Le ciel est toujours gris, la pluie pas loin, mais il y a encore des œufs cachés dans le jardin… Chouette !!

encore des oeufs ! encore des oeufs !!

L’après midi passe vite. Nous nous sentons bien. P. a fait du feu dans la cheminée. Je prends des forces. 


P a fait du feu...j'adore !

19h, après un passage éclair chez un ami sur le chemin du retour pour déposer un DVD, nous rentrons. Diner sur le pouce et tout le monde au lit !! Enfin, mon chéri et moi suivons la finale de TOP CHEF !! Lovée contre mon chéri je me ressource et me détends. Les programmes télés ont parfois des vertus antalgiques. Surtout en fin de journée !!



en vrac...

Au fond de moi je me sens toujours assez fragile.
Je m’observe, fais des sortes de minis bilans : les plus, les moins.
Mes cheveux repoussent tout doucement, ça c'est bien.
J'ai toujours les yeux qui pleurent,  ça c'est moins bien. 
Je sens quelques douleurs dans mon bras mais je cicatrice bien, ça c'est pas mal...

Lorsque j’étais à l’hôpital je me sentais meurtrie, abimée, secouée.
En me regardant dans la glace, j’essais maintenant de me réconcilier avec mon corps et de faire confiance au temps. Je sais que cette opération a été bonne pour moi. Pour ma guérison. Je sais que j’ai de la chance d’avoir pu conserver mon sein.
Quel traumatisme ce doit être pour les femmes auxquelles on l’ôte entièrement.

J’attends maintenant mi-avril pour connaître la suite exacte de mon traitement. Six moins ont passé et je n'en reviens toujours pas d'avoir eu ce cancer en moi. Ca n'est pas moi. Pas à moi. Il faut qu'il s'en aille vite et disparaisse à tout jamais. 

Bonne journée,

CC

Ps : bientôt les anecdotes promises…

mercredi 4 avril 2012

Mode postopératoire …


Ayé ! C’est fait ! J’ai été opérée…
Ayé ! Je suis rentrée hier à la maison…
Ayé ! Encore une étape de franchie…

Je suis sortie de l’hôpital mardi à 13h, sous un beau soleil, au bras de mon chéri. Puis, une fois dans la voiture, nous avons longé le jardin du Luxembourg. Tous les arbres étaient verts ou en fleur. Magnifique ! 

Un peu plus tard, à la sortie de l’école, ma fille m’a sauté au cou. Sa joie était immense. La mienne aussi. Faut pas nous séparer si longtemps !! (8 jours).

Miam... dans cette petite boite diplomatique
 mon chéri m'apportait tous les jours des gâteaux faits par Lily et ma fille...


Aujourd'hui...

Ce matin j’ai accompagné ma fille au centre de loisirs après lui avoir préparé son petit déjeuner et aider à s’habiller. Puis j’ai fait deux trois courses dans le quartier. Le ciel était un peu moins bleu, l’air un peu moins chaud… Qu’importe. La vie a repris !!

J’aurai plein d’anecdotes amusantes à vous raconter, des émotions à vous partager…mais doucement !! Pas tout d’un coup !!
Telle l’hirondelle je retrouve mon nid, me pose, et me repose... Encore besoin de calme, de paracétamol, de kiné (...) avant d’attaquer les prochaines étapes.

Et puis aussi envie de profiter de ceux qui j’aime… Tout simplement. 

A très vite !

CC

Ps : merci pour tous vos mots, SMS, mails (précieux, bons, encourageants, marrants..), vos fleurs, chocolats, et visites à l’hosto… 

Merci à Lily (la fille de mon chéri) pour s’être si bien occupée de ma fille pendant mon absence et pour la fabrication de tous ses p’tits gâteaux dont elle seule a le secret…

Merci aussi à ma voisine de chambre pour tous nos bons moments partagés d'autant que la télé était cassée !!