mercredi 18 juillet 2012

Sensations et précisions


sur la plage abandonnée...


les sensations d’abord…

Suite à ma traversée mouvementée (très), j’ai enfin je sentiment d’être arrivée sur la plage. Je ne dirai pas à bon port mais bien sur la plage. Sur une plage. Un sorte de lieu encore vierge pour moi.
Je ne bois plus la tasse. Le vent est tombé.
J’ai un peu mal aux yeux, la gorge et la peau sèches. Certains endroits de mon corps sont abimés, écorchés.
Je ne sais pas très bien où je vais encore. Je me repose.
Je savoure cette accalmie. Je cicatrise.

La bataille a été rude, je le sens. J’ai épuisé beaucoup de mes forces mais je suis là. En vie. Ouf !

Mon canot de survie s’est échoué lui aussi sur le sable, pas loin de moi. Je distingue les boites des produits (chimio etc ), toutes vides, qui m’ont été livrées pendant ma traversée. Pour survivre j’ai dû tout avaler.

Maintenant je reviens peu à peu vers le monde des « bien portants ». Mais j’ai encore quelques pas à faire sur cette plage pour les retrouver complètement.
Chaque pas compte. Chaque pas prend du temps. Je marche encore lentement même si les pensées grouillent dans ma tête.

Je voudrais aller plus vite. Je voudrais effacer cette aventure de mon esprit. Croire qu’elle n’était qu’un vilain rêve. Repartir à zéro. Mais on ne repart jamais. On continue.

En mer j’ai aussi beaucoup appris. Appris sur moi, appris sur les autres.
Je suis plus forte et plus fragile à la fois.

Je commence à chercher « un sens » à tout cela. J’y reviendrai. Mais je ne suis pas bien certaine qu’il y en ait un. C’est con.
On cherche souvent pour rien.

Je ne suis plus happée par ces immenses vagues. Je ne bois plus la tasse. (bis repetita). C’est déjà ça. Je suis en vivante. 

J’aime la vie.

précisions maintenant…

Certains me demandent comment j’occupe mon temps (!?)

Déjà je dois préciser que mes traitements dits « lourds » ne sont pas tout à fait terminés. J’ai encore droit, disons à et pour faire simple, une sorte de « chimio » administrée toutes les trois semaines jusqu’au mois de novembre.
Les effets secondaires sont moins forts. Encore que. Je dois faire surveiller mon cœur (échographies cardiaques) régulièrement car ce produit, qui a pour but d’éviter maintenant les récidives, génère une toxicité cardiaque. Il faut donc s’assurer que je supporte bien les doses prescrites.

Ensuite je suis maintenant sous « hormonothérapie », un cachet tous les soirs pendant 5 ans. Objectif, limiter aussi les risques de récidives. Attaquer les cellules à risque sur une cible bien précise.
Là encore, il faut supporter (encaisser?) quelques effets secondaires du type : bouffées de chaleurs, insomnies, douleurs articulaires, fatigue, etc..  Ces effets viennent assez vite et sont plus ou moins marqués selon les femmes. Dans mon cas mon l'As de Piques limite un peu les dégâts.
Pour le moment ça se passe plutôt bien malgré un sommeil un peu troublé et des crampes nocturnes dans les mains.

Pour lutter contre la fatigue je fais du sport et je mange le mieux possible. Comme mes cours de yoga et de médiété (sorte de karaté) se sont arrêtés je marche le plus souvent possible.
Côté bouffe, j’avale plus de fruits et plus de légumes. Je croyais en manger déjà pas mal, mais pas suffisamment.
Maintenant j’adore les pêches, les fraises et brugnons. Je ne les achète plus n’importe où. Agriculture bio ou raisonnée.

Enfin hier, pour vous donner une idée moins « sexy » de mon emploi du temps j’avais trois rendez-vous « santé ».
Le premier à 11h pour une séance d’accupunteur.
Le second à 14h pour une échographie abdominale de surveillance (ouf tout va bien). Je précise que je devais être à jeun depuis le matin.
Le dernier à 17h, pour une séance de kiné pour mon bras.

Le soir, une amie est venue nous rejoindre pour diner. Enfin la détente.

Puis les bras de mon chéri. Pour la nuit.

CC


Ps : je ne parle pas du sourire de ma fille. Elle est partie dormir sous la tente pendant une semaine.

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