jeudi 8 mars 2012

La liste des courses !

 Avant billet : J’ai commencé ce petit billet mercredi dernier, mais je n’avais pas eu le temps de le finir… 


Ce matin, je suis sortie faire quelques courses à côté de chez moi, avec ma liste en poche : carottes râpées, pommes vertes, tomates, laitues, pain, pq, brosse à dents, jus de fruit, biscuits secs, pistaches, pâtes fraiches, etc….

Juste avant, j’ai trainée un peu dehors, profitant de la douceur nouvelle des températures, et, j’ai pensé : si je devais faire une liste de ce qui me manque vraiment ou non dans ma vie depuis ma maladie… que faudrait-il que je rachète ? Qu’est-ce qui est indispensable pour moi ? Que me manque t-il  vraiment ? Que me reste t-il encore dans mes placards, mes tiroirs, mon frigo…?? En clair, dans mon cœur, mon corps, mes pensées, mon bout d’âme s’il existe.... quelque part.



+ Etre aimée … J’ai !
Etre aimée. Je le suis. Enfin je le pense. Je l’espère surtout.
Je suis aimée très fort par mon chéri, par ma fille…Je l’ai aussi été (je le crois, je l’espère…) par d’autres, ceux qui m’ont été très chers : le père de ma fille, mes parents.
Lorsque j’étais à Nantes, tout récemment, j’ai assisté à un très beau moment : la belle sœur de mon chéri changeait son bébé, un petit garçon d’un mois tout en portant sur lui un regard plein de tendresse et d’espoir. L’enfant ne quittait pas sa mère des yeux. C’étaits très beau à voir. Cela semblait si simple en plus. Si naturel. Pourtant, j’ai eu l’impression d’être le témoin indiscret d’une très belle histoire d’amour…
L’amour, c’est la passion, l’attraction, tout ce que voulez bien y mettre, mais aussi…la  bienveillance.

+ Aimer… J’ai !
Parce que j’ai été aimée enfant, je sais aimer. Je ne sais pas si je sais bien aimer, ou aimer bien. Mais je sais que j’aime. J’aime ma fille. J’aime mon chéri. J’aime mes parents (où qu’ils soient). Je les aime fort. A ma manière. De tout mon cœur. De toutes mes forces.

+ Une famille … J’ai
On ne choisit pas sa famille mais on choisit ceux qu’on aime dans sa famille. Dans mon cas j’ai choisi des oncles, des tantes, des cousins, des cousines... J’espère seulement qu’ils m’ont aussi choisie.
Ils ne remplacent pas mes parents, morts trop tôt mais toujours présents en moi, comme je vous viens de vous le confier. Il n'empêche, ils forment autour de moi une protection sur laquelle j’aime m’appuyer, me lover comme dans un vieux canapé moelleux. Ils sont mes airbags. Ils connaissent mon histoire, mon passé.
J’espère qu’ils puisent aussi en moi de bonnes "éléments". Des énergies. Des bonnes ondes…Enfin quelque chose quoi !

+ Des amis… J’ai !
Les amis comptent pour beaucoup dans ma vie et je n’en manque pas. L’amitié est un sentiment sacré, essentiel, vital... Je le pense. Je le crois. Je détesterai une vie sans amis.

+ Dormir… J’ai !
J’ai un bon lit dans lequel je peux dormir tranquille toutes les nuits. A côté de mon chéri…

+ Se loger… J’ai !
J’ai un toit sous lequel je peux me réfugier sans être jamais menacée d’expulsion. Même s’il m’arrive de penser que l’herbe pourrait être encore (toujours) plus verte ailleurs, je sais que j’ai cette chance. J’ai un toit sur la tête.

+ Se nourrir… J’ai !
Je mange à ma faim depuis que je suis née. Je n’ai jamais dû fouiller dans une poubelle dans la rue pour trouver de quoi me rassasier. Je fais régulièrement des courses. Je ne manque de rien. Ni moi, ni mon enfant.

+ Se soigner… J’ai !
Comme je l’avais dit au départ, la maladie est un coup dur....mais quelle chance nous avons d’être soignés en France dans les meilleures conditions.

+ S’occuper…J’ai !
Là encore ça va. Je ne m’ennuie pas trop. Même malade, même fatiguée, je trouve quelques intérêts…
Déjà il faut continuer à assurer un minimum pour que la maison tourne (courses, ménage, etc…) et que ma fille aille bien (école,  petits copains le week end, distractions…), etc…Et tout cela me demande dix fois plus d’énergie et de temps que d’habitude évidemment… Ensuite dès que je peux m’extirper de ma couette et échapper comme je peux aux rigueurs de l’hiver, j’ai profité des bons moments, grâce à mes proches bien sûr, à mes amis, aux soignants aussi (ce sera l’objet d’un autre billet), à Etincelle, l’Association qui propose tout un tas d’activités adaptés aux femmes atteintes d’un cancer, etc… Mon blog (si, si, cela occupe, etc…). Enfin, je me soigne ! Et ça, c'est du plein temps figurez-vous !!!!

- Travailler : c’est là que cela pèche… Lorsqu’on est absent du monde du travail, on a, enfin j’ai,  l’impression d’être absente du monde des « biens portants ». Même si c’est bon de prendre son temps, d’être en vacances notamment, le travail est très « structurant ». Ne pas travailler renvoie à la maladie, à l’absence. Donc à quelque chose qui ne va pas normalement.

- Se distraire vraiment : difficile de se distraire vraiment, comme je le voudrai. Par exemple je suis allée une seule fois au cinéma depuis ma chimio… Quant on pense que je voyais en moyenne 15 films par mois avec mon boulot. Je sortais aussi facilement, à l’occasion, voir un spectacle ou écouter de la musique avec mon chéri dans Paris, l’avantage de nos métiers…
Désormais, je suis à la diète ! Motifs ? Il y en a trois. Primo je suis souvent très fatiguée. Deusio, quand je ne le suis pas je dois éviter la foule (surtout en hiver) pour ne pas chopper de microbes car je n’ai pas tous mes petits globules blancs avec moi. Tertio, quand on a un cancer, on est plus vulnérable et on supporte moins, enfin pour ma part, les histoire tristes, mélancoliques, etc… Les trucs qui se terminent mal. Les trucs tragiques...
Moi qui aimait bien les films dramatiques, je ne les supporte plus. Je veux du léger, des bêtises, des conneries même … ce que je n’aurai jamais supporté avant. Mais c’est un passage…Et je ne (re)parle pas des vacances (!!)

- Se projeter : même nous faisons tous souvent des plans sur la comète, avec plus ou moins de sens, ou de succès, on en a besoin. Pourquoi ? Parce que ça aide à aller de l’avant, à fleureter avec l’avenir, à se rassurer, à se frayer des pistes différentes… Et ça, c’est bon pour le moral ! Ca nous donne une sorte d’élan. Or, quand on apprend qu’on est atteint d’un cancer, c’est un coup d’arrêt. On voit tout en noir. On ne voit plus l’avenir. On a peur. Surtout au début. Il faut du temps pour se réapproprier le temps. Du temps. Se projeter. Et bien que les médecins vous rappellent qu’ils sont là pour vous « guérir », ils n'ont pas de certitude, juste des statistiques, alors c’est difficile. Surtout au départ.


Conclusion :
Si je fais, dans cette tempête, le cumul des plus et des moins, à bord de mon petit radeau, j’ai quand même beaucoup plus de + que de - !
Me voilà rassurée. J’ai l’essentiel ! De quoi passer une bonne journée ! Et vous aussi j’espère…
Je devrais me le rappeler plus souvent !!

Bonne journée !!

CC

ps : pas le temps de relire. Je corrigerai les fautes ce soir. De toute façon j'y vois pas clair. Mes yeux n'arrêtent pas de couler (des larmes de crocodiles). Encore un effet secondaire de la chimio... Bouhhhh

1 commentaire:

  1. j'adore ce post
    ca nous permet à nous qui sommes en bonne santé de voir ou est l'essentiel dans la vie!!
    Et je dois dire que ma liste est aussi toute ok
    Gros bisous Caro je pense fort à toi pour le 27
    ISA (BEBELLE DE NANTES)

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