sur la plage abandonnée...
les
sensations d’abord…
Suite à ma traversée
mouvementée (très), j’ai enfin je sentiment d’être arrivée sur la plage. Je ne
dirai pas à bon port mais bien sur la plage. Sur une plage. Un sorte de lieu
encore vierge pour moi.
Je ne bois plus la
tasse. Le vent est tombé.
J’ai un peu mal aux yeux,
la gorge et la peau sèches. Certains endroits de mon corps sont abimés,
écorchés.
Je ne sais pas très bien
où je vais encore. Je me repose.
Je savoure cette accalmie.
Je cicatrise.
La bataille a été rude, je
le sens. J’ai épuisé beaucoup de mes forces mais je suis là. En vie. Ouf !
Mon canot de survie s’est
échoué lui aussi sur le sable, pas loin de moi. Je distingue les boites des
produits (chimio etc ), toutes vides, qui m’ont été livrées pendant ma
traversée. Pour survivre j’ai dû tout avaler.
Maintenant je reviens peu
à peu vers le monde des « bien portants ». Mais j’ai encore quelques
pas à faire sur cette plage pour les retrouver complètement.
Chaque pas compte. Chaque
pas prend du temps. Je marche encore lentement même si les pensées grouillent
dans ma tête.
Je voudrais aller plus
vite. Je voudrais effacer cette aventure de mon esprit. Croire qu’elle
n’était qu’un vilain rêve. Repartir à zéro. Mais on ne repart jamais. On
continue.
En mer j’ai aussi beaucoup
appris. Appris sur moi, appris sur les autres.
Je suis plus forte et plus
fragile à la fois.
Je commence à
chercher « un sens » à tout cela. J’y reviendrai. Mais je ne suis pas
bien certaine qu’il y en ait un. C’est con.
On cherche souvent pour
rien.
Je ne suis plus happée par
ces immenses vagues. Je ne bois plus la tasse. (bis repetita). C’est déjà ça.
Je suis en vivante.
J’aime la vie.
précisions
maintenant…
Certains me demandent
comment j’occupe mon temps (!?)
Déjà je dois préciser que
mes traitements dits « lourds » ne sont pas tout à fait terminés.
J’ai encore droit, disons à et pour faire simple, une sorte de
« chimio » administrée toutes les trois semaines jusqu’au mois de
novembre.
Les effets secondaires
sont moins forts. Encore que. Je dois faire surveiller mon cœur (échographies cardiaques) régulièrement car ce produit, qui a pour but d’éviter maintenant les
récidives, génère une toxicité cardiaque.
Il faut donc s’assurer que je supporte bien les doses prescrites.
Ensuite je suis maintenant
sous « hormonothérapie », un cachet tous les soirs pendant 5 ans.
Objectif, limiter aussi les risques de récidives. Attaquer les cellules à
risque sur une cible bien précise.
Là encore, il faut
supporter (encaisser?) quelques effets secondaires du type : bouffées de
chaleurs, insomnies, douleurs articulaires, fatigue, etc.. Ces effets viennent assez vite et sont
plus ou moins marqués selon les femmes. Dans mon cas mon l'As de Piques limite un
peu les dégâts.
Pour le moment ça se passe plutôt bien malgré un sommeil un peu troublé et des crampes nocturnes dans les mains.
Pour le moment ça se passe plutôt bien malgré un sommeil un peu troublé et des crampes nocturnes dans les mains.
Pour lutter contre la
fatigue je fais du sport et je mange le mieux possible. Comme mes cours de yoga
et de médiété (sorte de karaté) se sont arrêtés je marche le plus souvent
possible.
Côté bouffe, j’avale plus
de fruits et plus de légumes. Je croyais en manger déjà pas mal, mais pas suffisamment.
Maintenant j’adore les pêches,
les fraises et brugnons. Je ne les achète plus n’importe où. Agriculture bio ou
raisonnée.
Enfin hier, pour vous
donner une idée moins « sexy » de mon emploi du temps j’avais trois
rendez-vous « santé ».
Le premier à 11h pour une
séance d’accupunteur.
Le second à 14h pour une échographie
abdominale de surveillance (ouf tout va bien). Je précise que je devais être à
jeun depuis le matin.
Le dernier à 17h, pour une
séance de kiné pour mon bras.
Le soir, une amie est
venue nous rejoindre pour diner. Enfin la détente.
Puis les bras de mon
chéri. Pour la nuit.
CC
Ps : je ne parle pas du sourire de ma fille. Elle est partie dormir sous la tente pendant une semaine.
Ps : je ne parle pas du sourire de ma fille. Elle est partie dormir sous la tente pendant une semaine.
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