L’assauthérapie !!

La chimiothérapie est un véritable assaut.
Entre deux séances je nage en pleine mer.

Je viens de recevoir une grosse vague (ma séance de chimio) de plein fouet…Je tangue un peu, beaucoup… Je m’accroche au moindre bout de bois pour ne pas dériver davantage… Je tente d’éviter les autres vagues pour ne pas couler. Parfois je bois quand même la tasse. Je vois aussi sous l’eau des aspects de la vie jamais imaginés avant cette traversée. Il y a de très belles surprises, des coquillages et des couleurs extraordinaires, mais aussi, des endroits sombres, où il fait froid. Tout simplement. Des endroits que je n’ai pas envie d’aller explorer. Je préfère m’imaginer comme un dauphin, souriant et fleuretant à la surface de l’eau, plutôt que d’aller loin dans les profondeurs.

j’ai des réserves…

Après quelques jours dans une mer houleuse, étrangement je reprends peu à peu mon souffle… le temps se dégage, le soleil brille, la mer s’apaise. Je peux presque faire la planche sans me soucier de quoique ce soit. Je ne sens plus aucun danger. J’ai confiance en moi, en la vie, même si le rivage semble encore assez loin. Assez flou.

Il n'empêche, mon corps reste bien à la surface. Mon corps, mon cœur et mon esprit….

nouvelle vague…

Tout est calme. Tranquille. Et c’est là, après deux ou trois jours de répits, qu’une nouvelle vague m’assaille. Alors je vacille mais je ne sombre pas. J’accepte ( car je n’ai pas le choix) de perdre pied à nouveau. Je suis en apnée. Parfois j'ai peur, parfois j'ai froid. Et puis je doute, je ne sens plus mes forces... Mais à chaque vague reçue mon corps se libère des méchantes cellules.

l’épreuve…

A bout de 5 séances j’éprouve une sorte de lassitude c’est certain. L’épreuve est longue et pénible. Plus pénible que douloureuse. Peu à peu j’apprivoise mes symptômes et je connais mon rythme. Quand je plonge, quand je pleure, quand je flotte, quand je remonte, quand je nage vraiment.

La chimiothérapie est un véritable assaut mais elle me sauve la Vie !

CC